Fervent admirateur de l’architecte moderniste Paul Kirk (1914-1995), Jim Olson est particulièrement attaché au concept de « fenêtre magique », cette ouverture vitrée dont aucun angle n’est visible. « Tom (Kundig, son associé, NDLR) adore surexposer les structures, tandis que moi, je préfère les cacher », s’amuse-t-il. La cabane de Longbranch trouve, il est vrai, son inspiration et sa raison d’être dans la contemplation de la nature environnante. Les mouettes, qui sont, avec son labrador, les animaux favoris de Jim, ont dicté les lignes horizontales qui défient l’équilibre tandis que la verticalité des arbres trouve un juste écho dans la présence des pilotis.
Le parti pris de coloris neutres (bois blond, grège, gris) joue à merveille son rôle unificateur tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ce calme chromatique souligne également l’importance des chassés-croisés esthétiques entre le Japon, la Scandinavie et la région dite du Pacific Northwest, qui accueille la construction. « Longbranch est assez proche de l’architecture japonaise traditionnelle, qui se caractérise par le respect de la nature et son insertion dans le bâti. Il est vrai que la communauté asiatique, notamment japonaise, est très présente à Seattle ; elle concentre probablement un quart de la population. Il faut aussi rappeler que les Suédois et les Norvégiens ont été parmi les premiers à s’installer ici – la mère de Katherine est, par exemple, mi-suédoise, mi-norvégienne – et ils ont apporté leur esthétique sobre et leur attitude, tout en retenue », avance Jim Olson.
Cette simplicité, si caractéristique du travail de l’architecte, est également évidente dans la City Cabin qu’il a conçue en 2015 à Seattle pour Melissa, une amie d’enfance de Longbranch : « Melissa désirait un refuge urbain susceptible de lui procurer la sensation d’être connectée à la nature, et une maison “net zero”, c’est-à-dire autonome énergiquement. Nous avons donc implanté la City Cabin à l’angle nord-ouest d’un classique lotissement résidentiel, afin d’optimiser le jardin au sud et à l’est, et choisi de recouvrir de panneaux solaires la partie du toit qui n’était pas végétalisée. »