Lorsqu’on demande à Giovanni Anzani, qui dirige Poliform avec ses deux cousins, les raisons qui l’ont poussé à contacter l’architecte David Thulstrup, celui-ci ne prend aucun détour : « Il s’agit d’un designer internationalement reconnu, qui s’est chargé de l’aménagement du (nouveau) Noma à Copenhague, le meilleur restaurant au monde. » Unanimement applaudi pour cet écrin réalisé avec l’agence de Bjarke Ingels, le créateur scandinave met en scène les collections de Poliform avec de nouvelles combinaisons de couleurs et de matières.
« J’ai voulu présenter la gamme de mobilier sous une lumière nouvelle, à travers quatre thèmes évocateurs », explique l’auteur des installations Cosmospolis, Riva, Nocturne et Elemental. Celles-ci déclinent leurs influences urbaines, balnéaires, romantiques ou studieuses dans chacune des vitrines du Poliform Lab. Inauguré en 2011 pour accueillir les pôles design et communication de la firme, en même temps que les clients, architectes et distributeurs curieux, le bâtiment de Carlo Colombo offre ainsi une image réactualisée de la marque née en 1970. Le designer danois y a privilégié la mise en scène de ses pièces de mobilier les plus emblématiques.
Devant un mur de marbre, le lit Dream (2006) de Marcel Wanders évoque une chambre lumineuse et gagne en douceur avec un crème chaleureux, en contraste total avec une salle d’attente maculée de violet pour révéler toutes les nuances de blanc de la collection « Sidney » (2016). Cadrés par des cloisons en noyer et fausse fourrure, les canapés et les tables de Jean-Marie Massaud répondent d’ailleurs à ses fauteuils Santa Monica (2015), sobrement alignés avec le cuir vieilli des poufs Onda (2003). La variété des textures prend finalement son essor dans une « matériauthèque » en verre, imaginée en référence au tableau de classification des éléments chimiques. Histoire de prendre le « laboratoire » au pied de la lettre.