La galerie Leica expose les photographies de Paul Cupido

Après avoir passé une année en résidence au domaine viticole girondin Château Palmer et goûté à chacune des quatre saisons, le photographe néerlandais Paul Cupido dévoile le fruit de son travail. Une exposition sensible et délicate où le rapport fragile entre l’humain et la nature est sublimé.

Sa démarche d’« archivage de l’invisible » n’est pas sans évoquer le concept esthétique de l’inframince développé par Marcel Duchamp. À l’instar de cette théorie, Paul Cupido tente bel et bien de capturer l’imperceptible et de rendre visible ce qui habite son imaginaire. En témoigne le cliché L’Échelle à la lune (2022), qui, comme son nom l’indique, illustre le rêve d’atteindre le satellite naturel de la Terre, voire de le décrocher…

Océan (2022).
Océan (2022).

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Poèmes visuels

Si, pour le photographe néerlandais, fabriquer une image de toute pièce revient surtout à « saisir le moment » sans trop considérer la technique, l’étape d’impression est en revanche envisagée avec beaucoup de précision.

Premiers Symptômes (2022).
Premiers Symptômes (2022). Paul Cupido

Nourri par la philosophie japonaise du mono no aware, qui prête une attention particulière à l’éphémère de l’existence, Paul Cupido fait usage de procédés nobles et alternatifs comme le chine-collé (un support papier à deux couches offrant une toile de fond subtile et délicate), le cyanotype (monochrome) ou encore le tirage au charbon (non argentique et très pigmentaire) pour imprimer ses prises de vue.

C’est durant un pèlerinage chez les Japonais, en 2017, qu’il découvre la culture artisanale et dévouée de ce peuple, ainsi que l’art de l’imperfection, valeurs qui infuseront par la suite sa pratique. Au cours de sa résidence au Château Palmer, il compose des images à l’unisson des étapes de fabrication du vin.


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Alors on danse (2022).
Alors on danse (2022). Paul Cupido

À nouveau inspiré par l’environnement dans lequel il évolue, le photographe déploie une iconographie sensible qui rend compte de la beauté fugace qu’offre la nature.

Suggérée par fragments ou par jeux d’ombre et de lumière, la présence humaine qui se reflète dans certaines vues traduit l’idée d’une coexistence poétique entre la Terre et les corps. Dans Startoucher (2022), une performance vidéo, des silhouettes de mains filmées à contre-jour devant un fond bleu intense évoquant celui des cieux semblent se chercher sans jamais se trouver.

Nuage (2022).
Nuage (2022). Paul Cupido

En rappelant les techniques du théâtre d’ombres reprises notamment par la pionnière du cinéma d’animation Lotte Reiniger et, plus tard, par Michel Ocelot, Paul Cupido développe une œuvre contemplative et symbolique qui dévoile avec justesse l’impermanence de la vie. 

> « Paul Cupido ». À la galerie Leica, 26, rue Boissy-d’Anglas, 75008 Paris, jusqu’au 24 juin. Leica-camera-france.fr 


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