Après une première adresse ouverte à Saint-Ouen, à la Manufacture Design de Saguez & Partners, Yaya vient d’inaugurer un second établissement dans l’un des derniers quartiers véritablement mixtes de Paris, mi-bourgeois, mi-populaire. Le choix s’est porté sur la Halle Secrétan, une structure de type Baltard, inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques. A l’abandon depuis de nombreuses années, cette architecture industrielle fut rénovée de fond en comble en 2015 par l’architecte Patrick Mauger. Elle abrite aujourd’hui différents commerces, une salle de sport ainsi qu’une ludothèque. Restait le vaste espace libéré par la fermeture du restaurant Hugo Desnoyer et désormais investi par Yaya, baptisé en hommage au surnom que l’on donne aux grands-mères en Grèce.
Car Yaya est avant tout une histoire de famille. Pierre-Julien et Grégory Chantzios ont grandi entre la France et la Grèce. En 2009, ils décident de reprendre l’oliveraie de leurs grands-parents proche de Kalamata et de créer Kalios, marque d’huile d’olive haut de gamme. Echantillons en mains, ils frappent aux portes des plus grandes tables pour partager cette aventure. Ils se fournissent également auprès des producteurs de la région pour sélectionner des produits d’exception (olives, gressins, miel…) que l’on retrouve dans la partie épicerie fine du restaurant.
Désireux d’ouvrir un restaurant à l’image de cette histoire, les deux frères se sont associés à Juan Arbelaez qu’ils ont rencontré en Grèce pour créer le premier Yaya en juin 2017. Le jeune chef colombien possède déjà plusieurs restaurants dans la capitale (Plantxa, Vida, Levain, Maya, Froufrou). Les trois hommes veulent renouveler la cuisine grecque avec des propositions contemporaines aux influences méditerranéennes. En cuisine, ce sont donc des plats à partager, des produits de saison et des cocktails à la grecque à déguster au bar.
Depuis février 2019, le second Yaya a ainsi pris ses quartiers dans le XIXe arrondissement de Paris. Sur deux niveaux et 220 m2, le restaurant profite du grand volume et de la lumière offerts par l’architecture industrielle de la halle. Côté déco, ambiance méditerranéenne avec chaises blanches, tables en bois, luminaires en osier et l’inévitable bleu méditerranéen. Au rez-de-chaussée, ce sont de grandes tables à partager tandis que l’ambiance se fait plus intime en mezzanine. Au cœur du restaurant trône un véritable olivier. L’architecte Domnine Jobelot (Atelier UOA) s’est inspirée de la simplicité et de l’hospitalité grecque pour réveiller le lieu. Le défi ? « Insuffler un air du Péloponnèse dans une halle de Baltard, inscrite aux Monuments Historiques, en agrandissant la surface de plancher avec une création de mezzanine, sans perdre en luminosité naturelle ». Pari réussi !