Après avoir fusionné avec l’université Paris-Sorbonne, le campus de Jussieu, rebaptisé campus Pierre et Marie Curie, se prépare à accueillir une nouvelle extension conçue par BIG. A l’étude depuis 2011, le projet Paris Parc a finalement été confirmé le 27 août dernier. Après des années de bisbilles administratives, le chantier du bâtiment doit débuter d’ici le début de l’année 2020 pour abriter à terme un écosystème singulier, réunissant étudiants, chercheurs et start-ups.
Dédié à l’innovation autant qu’à l’entrepreneuriat, Paris Parc se définit comme un lieu d’échange entre des entreprises de toutes tailles et les équipes de recherches en sciences et en ingénierie de Sorbonne Université. Une interface tournée vers la transmission et l’application des savoirs, qui promet également de nouer une nouvelle relation entre ville et campus. A contrario du modèle extra-urbain qui se décline sur le plateau de Saclay, en banlieue parisienne, le campus Pierre et Marie Curie mise sur son emprise directe avec la capitale pour créer un cadre stimulant, à la fois pour les scientifiques, les ingénieurs et le grand public.
Face à la place Mohammed V, en retrait de l’Institut du Monde Arabe dessiné par Jean Nouvel, le projet mené par Bjarke Ingels s’adresse en réalité à tous les citoyens en multipliant les espaces publics. A commencer par une rue intérieure que l’agence danoise décrit comme un « canyon ». Monumental, ce vide transperce l’ensemble de l’édifice. Dans sa longueur, afin de mener au jardin du campus qui se situe derrière le bâtiment. Ainsi que dans sa hauteur, avec un « escalier de la découverte » qui invite à traverser les étages de bureaux et de laboratoires. Entièrement vitrés, ces derniers offrent un aperçu du travail effectué par les chercheurs, tandis que de larges paliers favorisent des rencontres entre la communauté scientifique et les visiteurs.
Ceinturée par des pans inclinés qui évoquent « une jupe plissée », cette faille relie le socle et la toiture du bâtiment, tout aussi ouverts au public. En plus de corriger la différence de niveau entre le campus et la place Mohammed V, la topographie artificielle du rez-de-chaussée accueille un café-librairie et dessine les gradins de salles de conférences et de séminaires potentiellement convertibles en salles de spectacles. Mais le véritable clou du spectacle se trouve au-dessus. Au dernier étage, un restaurant donne accès à une toiture entièrement végétalisée. Un jardin dont la future biodiversité a été spécifiquement étudiée pour contribuer aux travail des biologistes, mais dont on retiendra probablement la vue sur le Louvre, le Sacré-Coeur, le Panthéon ou Notre-Dame.
Les tours de la cathédrale sont d’ailleurs censées se refléter sur la façade principale grâce à un savant jeu de pentes. Jamais gratuites, les inclinations des autres façades garantissent, elles, un éclairage naturel et optimal aux bâtiments des années 1960 du campus, ainsi qu’à l’IMA.
Pourtant, ce dernier a décidé de faire appel contre le permis de construire du projet. Une procédure encore en cours, mais qui ne semblait pas entamer la détermination d’Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Jean Chambaz, le président de Paris Sorbonne, réunis le 27 août dernier pour une visite en réalité virtuelle de Paris Parc.