Un endroit carrément inattendu. Aussi long qu’une plage de Thaïlande, tellement exotique que l’on s’y perd presque, passant d’une cour arborée à un salon cosy avec vrai feu de cheminée, descendant au grand fumoir, en planque derrière une salle de billard, en s’échappant par une fausse porte de prison.
Dans l’énergique Sentier, les anciens ateliers de confection ont fait place à ce restaurant thaïlandais qui semble installé depuis des lustres. À l’entrée d’une première salle, un mur de cages à oiseaux donne le ton d’une déco orchestrée par Clémence et Clément Goutal, aussi à l’aise dans le colonial un peu désuet que dans les angles plus contemporains. Il y a une galerie qui longe la terrasse chauffée jusqu’aux cuisines, largement ouvertes et visibles. Il y a des méridiennes et des plafonds en bambou, des paravents et des chinoiseries, des fauteuils club et de la lumière tamisée… et une tête de dragon imaginée par l’artiste Zoé Rumeau.
Il y a tant de choses à voir et à goûter que l’embarquement commence dès le porche. Pour la genèse, Thomas Delafon et Jean-Pierre Lopes se sont fait les dents sur de belles tables à succès – Le Vin des Pyrénées, Le Père et filles, puis La Plage et le Très Honoré. Pour changer du bistrot, ils avaient envie d’Asie et c’est en rencontrant Antonin Bonnet que le concept a poussé jusqu’en Thaïlande où le chef (du Sergent Recruteur) cultivait de solides accointances. Sa carte garde le produit français en tête mais fait la part belle aux pad thaï, aux currys de toutes les couleurs, à la salade de papaye verte, aux vapeurs et aux fritures, sans oublier des desserts dominés par le litchis frais et la citronnelle. On attend avec impatience que la carte des cocktails soit prête pour arroser le tout d’un original mai-thaï.
Bambou. 23, rue des Jeûneurs, 75002 Paris. Tél. : 01 40 28 98 30.