1/ LE SINNER (IIIe)
À faire passer le marquis de Sade pour un enfant de chœur… Le Sinner, petit dernier de la collection Evok, pousse joyeusement le vice dans ses retranchements transgressifs et luxueux. L’architecte Tristan Auer est à la scénographie, impertinente et décalée, de ce 5-étoiles du Marais, soufflant le rouge cardinal dans les couloirs, les secrets d’alcôve au gré des 43 chambres (dont Justine, la seule suite) ou d’un spa griffé Orveda. Lieu festif, affranchi des conventions bourgeoises, le restaurant (et son bar en surplomb) propose une cuisine ethnique et métissée, sous influence berbère et sud-américaine.
> 116, rue du Temple. Sinnerparis.com
2/ COUR DES VOSGES (IVe)
Encore un joli coup du groupe Evok qui s’approprie ce noble hôtel particulier de Montbrun, XVIIe pur jus, classé monument historique. L’agence Lecoadic Scotto Architecture a signé la décoration de ses cinq chambres et sept suites, toutes avec une vue splendide sur la place des Vosges, dans une élégance à la française, semée d’étoffes précieuses et de chandeliers, en chahutant le tout de baldaquins futuristes, de design 70’s et d’enceintes Devialet. Un petit salon de thé et un bain romain complètent l’adresse.
> 19, place des Vosges. Courdesvosges.com
3/ HÔTEL MONTE CRISTO (Ve)
Twistée avec brio par Pauline d’Hoop et Delphine Sauvaget, duo de l’Agence Favorite, l’atmosphère XIXe bercée d’exotisme et de voyages fait bonne impression. Inspirés par l’œuvre d’Alexandre Dumas, les 50 chambres, le cabinet de curiosités, les objets, les meubles chinés, d’autres dessinés sur mesure, les fresques et les couleurs rabattues empruntent au vocabulaire du boudoir. Les salles de bains sont particulièrement réussies, certaines avec hammam. Au sous-sol, on trouve un bassin de nage noyé sous les palmes. Le Bar à rhums 1802 et une salle de restaurant juste en face complètent cette adresse 4-étoiles bien écrite.
> 20-22, rue Pascal. Hotelmontecristoparis.com
4/ J.K. PLACE (VIIe)
C’est l’escale d’un esthète, à deux pas du musée d’Orsay. À l’image des autres J.K. Place de Florence, Capri et Rome, le décorateur Michele Bönan en a soigné les décors éclectiques et chiné de nombreuses œuvres, révérences à Jacques Adnet, David Hicks ou Gilbert Poillerat. Une délicatesse et une opulence que l’on retrouve dans les 29 chambres et suites, et pour certaines, dans leur salon de bains. Le spa (et son élégant bassin) se démarque en Sisley. Le restaurant Casa Tua, fameux concept transfuge de Miami, reste fidèle à l’Italie, tandis que le bar excelle dans le negroni.
> 82, rue de Lille. Jkplace.paris
5/ LES JARDINS DU FAUBOURG (VIIIe)
À deux pas de l’Élysée, un univers à double fond, classique haussmannien côté cour et façade, contemporain d’avant-garde côté jardin, tout en cultivant une idée commune du prestige 5 étoiles. L’architecte Arnaud Behzadi y joue avec les contre-espaces, depuis le bar The Confidential jusqu’aux tables de La Régalade du faubourg en passant par la piscine et son spa Shiseido ou par les escaliers, spectaculaires. Dans les 36 chambres (dont quatre suites), l’architecte décoratrice Cathy Crinon a défini les contours d’un luxe sans tapage, attaché au confort, aux arts décoratifs et aux belles matières.
> 9, rue d’Aguesseau. Lesjardinsdufaubourg.com
6/ MONSIEUR GEORGE (VIIIe)
Ses airs de dandy, son savant mélange des genres, ce Monsieur George les doit à Anouska Hempel, prêtresse d’un style théâtralisé (comme sa vie) à l’extrême. Les 46 chambres (dont trois suites) jouent de sophistication et de contraste, du noir surligné d’or ou du blanc archi épuré, de vraies bulles dans l’ultra-confort d’un 5-étoiles. Le restaurant Galanga et la petite cour-jardin cultivent une atmosphère de turquerie en vert anglais. Au sous-sol de l’hôtel se niche un ravissant spa conçu par Le Tigre, club de yoga parisien qui s’impose en expert bien-être à base de massages, yoga et fitness.
> 17, rue Washington. Monsieurgeorge.com
7/ GRAND POWERS (VIIIe)
Il s’est rapidement fait une place au soleil du Triangle d’or. À sa tête, les sœurs Marang ont imaginé un écrin 5 étoiles qui n’a rien à envier aux palaces voisins. On aime son allure « couture » qui regarde dans le rétro moderniste, les literies comme des nuages, le spa hors du temps et le staff toujours aux petits soins. Pour pallier la fermeture administrative du Café 52, les déjeuners s’organisent (pour six personnes maximum) dans les suites. Dans l’une d’elles, la « facialiste » star Sophie Carbonari a installé ses élixirs de beauté. Parce qu’en ces temps brouillés, il est essentiel de faire bonne figure.
> 52, rue François-Ier. Hotelgrandpowersparis.com
8/ HÔTEL PARISTER (IXe)
Ici dialoguent deux architectures, deux bâtiments distincts : le premier, on ne peut plus classique, le second, très contemporain, le tout relié par des passerelles au-dessus d’un luxuriant patio. Conçu par le studio Beckmann N’Thépé, ce 5-étoiles compte 45 chambres et, parmi elles, un penthouse avec terrasse. On peut y prendre un verre, déjeuner, plonger dans une vraie piscine, s’inscrire au programme fitness CYD (les kids aussi !) ou réserver les deux salles de réunion juste en face.
> 19, rue Saulnier. Paristerhotel.com
9/ HÔTEL ROCHECHOUART (IXe)
Orso, jeune marque hôtelière qui monte, a ici demandé à Festen, duo d’architectes en vue, de « rebooter » un hôtel décati, vieille gloire du Pigalle d’avant-guerre. Derrière la façade Art déco, les 106 chambres (dont le tiers en suites) se fardent de vert sourd, de moka, d’ocre ou de terracotta, se drapent de velours et de loupe d’orme, s’éclairent d’albâtre et font volontiers la grasse matinée. En attendant de s’attabler au restaurant, qui remet au goût du jour les classiques de la cuisine bourgeoise, se faire dresser une table dans la suite 706, avec le Sacré-Cœur plein cadre, reste la meilleure option.
> 55, boulevard Marguerite-de-Rochechouart. Hotelrochechouart.com
10/ CHOUCHOU (IXe)
À peine ouvert, sitôt fermé ! Derrière la façade Belle Époque, l’architecte d’intérieur Michael Malapert a écrit une réplique « pop culture française » avec une guinguette moderne, façon food court, terre d’un côté, mer de l’autre, une scène pour les concerts et trois bassins à privatiser pour se chouchouter en paix. Parmi les 63 chambres de ce 4-étoiles décomplexé, trois suites cultivent des airs d’appartements parisiens sous les toits en chantonnant les tubes d’Édith Piaf, de Serge Gainsbourg ou de Boris Vian.
> 11, rue du Helder. Chouchouhotel.com
11/ LE PIGALLE (IXe)
Beau succès, au bas de la Butte, que cet hôtel qui coche toutes les cases du cool et du sexy, en phase avec la vie du quartier. De la décoration archi-soignée des Festen jusqu’aux vinyles chinés par un DJ voisin, du rez-de-chaussée, où l’on s’arrête boire un verre ou un café, aux 40 chambres, toutes différentes, où s’épanouissent les accrochages du studio Be-poles, voilà l’endroit tout désigné pour découvrir ce que Pigalle a de sensationnel.
> 9, rue Frochot. Lepigalle.paris
12/ HÔTEL BIENVENUE (IXe)
La ravissante cour-jardin, à l’abri de l’agitation citadine, est sa vraie valeur ajoutée. L’artiste Julien Colombier en a vitrifié le sol en couleurs. Depuis l’ouverture, il y a trois ans, la végétation a pris ses aises et apporte une touche anglaise qui matche avec les papiers peints fleuris choisis par Chloé Nègre, l’architecte d’intérieur. Sur les 38 clés de ce 4-étoiles géré par Touriste, la marque d’Adrien Gloaguen, la dépendance en fond de cour abrite huit chambres, ce qui en fait une maison particulière à elle seule.
> 23, rue Buffault. Hotelbienvenue.fr
13/ HÔTEL PANACHE (IXe)
Héraut d’une hôtellerie parisienne ancrée dans la vie de quartier d’aujourd’hui, Adrien Gloaguen pariait ici sur l’esprit « faubourgeois » avant tout le monde, renouvelant sa collaboration avec la designer Dorothée Meilichzon après l’Hôtel Paradis, revendu depuis. Un nid parigot de 38 chambres trendy, certaines avec un petit balcon pour prendre le café et le tempo de la ville. Dans la salle du restaurant, qui fait l’angle avec le faubourg, le brunch pourrait être une bonne option.
> 1, rue Geoffroy-Marie IXe. Hotelpanache.com
14/ HOY (IXe)
Refuge slow living en plein Paname, House Of Yoga est un lieu de vie imaginé par la Franco-Mexicaine Charlotte Gomez de Orozco. Dans les 22 chambres spécialement pensées pour le bien-être, pas de télé mais une barre de danse, de l’espace pour pratiquer et ranger son tapis, du charbon binchotan pour filtrer l’eau, des couleurs douces, des matières naturelles. Il y a également tout un étage voué aux cours, aux retraites ou aux ateliers, et une boutique de fleurs. La démarche zéro déchet est très présente dans la cuisine du Mesa de Hoy, table strictement végane mais ultra-gourmande.
> 68, rue des Martyrs. Hoyparis.com
15/ HÔTEL PROVIDENCE (Xe)
Dans cette rue piétonne un peu gouailleuse, planquée à l’arrière du faubourg Saint-Martin, on tombe sous le charme de la terrasse verdoyante, meublée de chaises Gatti typiques. Ici, le Providence coche toutes les cases du Paname rétro et de l’hôtellerie-restauration nouvelle génération : papiers peints House of Hackney exubérants, trouvailles vintage, vrai bar à cocktails dans chaque chambre, velours moelleux et franges boudoir, plats mijotés ou club sandwich servis près d’un feu de cheminée ou en room service.
> 90, rue René-Boulanger. Hotelprovidenceparis.com
16/ HÔTEL GRAND AMOUR (Xe)
On ne présente plus cet hôtel amoureusement « pimpé » par le graffeur André Saraiva. Dans ce Château Marmont parigot, au déhanché sexy un rien bohème, le bar, le restaurant et le patio, ouverts en continu, tiennent lieu de mises en bouche. Espace événementiel et privatif, le Book Bar assure des soirées hot, jazzy, funky, en bande originale, selon vos désirs. Les chambres permettent de passer aux choses sérieuses et de faire monter la température : Éros ne s’y ennuie jamais. Nous, encore moins !
> 18, rue de la Fidélité. Hotelamourparis.fr