Cinquante ans après leur création, Roche Bobois célèbre l’anniversaire du bureau et de la chaise Ozoo en leur offrant une réédition. Dessinés par l’architecte et designer Marc Berthier, aujourd’hui exposé dans les plus grands musées de la planète, les deux pièces proposées dans leur version originales se parent des couleurs qui ont fait les succès.
Icône des années 60, dont elle reflète l’esprit d’exploration de nouveaux matériaux et techniques, la collection Ozoo fut la première ligne de mobilier à être fabriquée en France à partir de polyester et de fibre de verre. Mais surtout, table et chaise étaient « réalisées en une seule pièce, à la façon d’un monolithe. Ils représentaient une véritable performance industrielle. Leur design a rendu leur production plus facile et moins coûteuse, ce qui a permis de les distribuer plus largement », se remémore Marc Berthier.
Présenté comme le symbole d’une « transition stylistique », le bureau Ozoo incarne alors le « rêve moderne du plastique » . Outre sa production en grande série qui le rend abordable, il est à la fois léger et résistant, à l’intérieur comme à l’extérieur. Son matériau moderne lui permet d’arborer les couleurs caractéristiques de l’époque. Notamment un jaune et un rouge des plus « poptimistes ».
Conçue pour les enfants, la collection se compose également de lits et de rangements puis s’agrémente ensuite de tables et tables basses qui connaissent le même succès. L’engouement est tel que ses bureaux vont jusqu’à meubler les écoles de Créteil. Dix ans plus tard, Marc Berthier a d’ailleurs signé la collection Mecanotube, la première ligne de mobilier scolaire conçue pour être montée par les enfants eux-même, comme un Meccano.
Auteur de la radio Tykho (Lexon), qui adepuis intégré les collections du MoMA, Marc Berthier devient enseignant à l’ENSCI de Paris à partir des années 1980. Professeur de Matali Crasset, Patrick Jouin, Inga Sempé ou du duo Tsé-Tsé, il a formé les grands noms de la génération actuelle de designers. Pourtant, après cinquante ans de carrière, l’homme se fait toujours aussi discret. On espère désormais que cette réédition lui offrira la reconnaissance qu’il mérite.