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L’Opéra national de Paris se lance dans le mobilier

Par

Madeleine Voisin

le 28 février 2025

Pour célébrer les 150 ans du palais Garnier, joyau du second Empire, l’Opéra national de Paris s’associe au fabricant français Tikamoon et à la designeuse Charlotte Juillard pour lancer une collection de mobilier qui fait référence à l’univers du ballet.

En découvrant la façade du palais Garnier, en 1867, l’impératrice Eugénie se serait écriée : « Ce n’est pas un style ! Ce n’est ni du grec, ni du Louis XV, pas même du Louis XVI. » Son architecte, Charles Garnier, lui aurait rétorqué : « Non, ces styles-là ont fait leur temps… C’est du Napoléon III! Et vous vous plaignez ! ». L’histoire de cet édifice, finalement inauguré le 5 janvier 1875, s’est écrite en pointillé.

La beauté du geste

Afin de célébrer les 150 ans de ce joyau parisien qui, devenu le théâtre de phénomènes inexpliqués, inspira à Gaston Leroux son roman Le Fantôme de l’Opéra (1910), l’Opéra national de Paris lance une collection de mobilier associant inspirations classiques et lignes contemporaines.

La designeuse Charlotte Juillard, assise sur le bout de canapé et entourée de la console, du miroir et de la psyché, qu’elle a dessinés pour Tikamoon et l’Opéra national de Paris. DR

Tikamoon, fabricant lillois de meubles en bois depuis 2008, a été choisi pour mener à bien le projet, aux côtés de Charlotte Juillard. Élue jeune talent 2018 par le magazine Wallpaper, la designeuse collabore avec les plus grands (Vitra, Ligne Roset, Duvivier…) et pilote sa propre maison d’édition.

La noblesse au centre

Elle croit aux matières nobles, à l’importance du savoir-faire artisanal et à la beauté du geste. Une recherche d’excellence que partagent aussi bien Tikamoon que l’académie et la compagnie de l’Opéra national de Paris. « Le bois incarne l’ancrage. Nous l’avons façonné dans un jeu de courbes qui évoquent la légèreté du ballet », confie Charlotte Juillard.

La collection de mobilier, issue de la collaboration entre l’Opéra national de Paris et Tikamoon, comporte aussi un tapis et un fauteuil. DR

La gamme, fabriquée en Europe, est truffée de clins d’œil discrets à l’institution : le fauteuil en chêne massif d’origine européenne – comme pour le reste de la collection – est tapissé d’un velours rouge, référence à la moquette et aux sièges du monument. La console aux bords cylindriques rappelle la fameuse barre qu’utilisent les danseurs classiques pour effectuer leurs exercices.

Le mouvement est une autre inspiration récurrente : on le retrouve évoqué en forme de vague sur le tapis tricolore, le bout de canapé dont le plateau semble coupé en deux ou encore sur l’imposant miroir psyché, pièce maîtresse de l’ensemble. Tout un programme !