Alors que les gratte-ciel se livrent à une compétition effrénée pour atteindre les plus hauts sommets, les architectes iconoclastes de Oiio Studio ont imaginé The Big Bend (« la grande courbe » en VF), une arche de 1 230 mètres formant la tour la plus longue du monde ! Les New-Yorkais ont mis au point ce projet en réaction à la myriade de buildings résidentiels aux silhouettes élancées récemment érigés à Manhattan. Son adresse, en surplomb de Central Park, n’a pas été choisie au hasard. La 57e rue a été métamorphosée par la construction du One57, de Christian de Portzamparc, en 2014.
Selon Oiio Studio, cette tour prestigieuse a servi d’appel auprès des riches investisseurs, et les prix au mètre carré n’ont, depuis, cessé de s’envoler jusqu’à dépasser l’entendement. Un record chassant l’autre, la course à la hauteur n’en finit plus dans la Grosse Pomme. Le U retourné de The Big Bend se veut un pied de nez à cette frénésie immobilière : « Le système de zoning en vigueur à New York a engendré un certain nombre d’astuces utilisées par les promoteurs, qui essaient de maximiser la hauteur des tours pour qu’elles puissent bénéficier du prestige propre aux gratte-ciel. Mais que se passerait-il si on substituait la longueur à la hauteur ? Et si nos buildings étaient plus longs que hauts ? » s’interroge Oiio Studio.
Le projet propose d’occuper peu de place au sol tout en offrant une surface habitable considérable. Objectif avoué : faire chuter les prix de la 57e en faisant preuve d’imagination quant à l’interprétation des lois.
On est encore loin du permis de construire, et The Big Bend restera probablement à l’état d’utopie. Rien d’inconcevable, cependant, puisque les dernières technologies rendent aujourd’hui possible la circulation des ascenseurs en boucle continue et à l’horizontale. À bon entendeur !