Résultat : six propositions impressionnantes, interprétées avec enthousiasme par ces néophytes qui ont merveilleusement répondu au cahier des charges en investissant les salles du fort du Bruissin, un lieu à l’architecture austère, et en montrant leur travail sur la lumière, l’espace, le volume et la matière à partir du corps dansant. « Ce workshop m’a donné une nouvelle perception de l’architecture mais surtout appris qu’elle pouvait être un tout, un bruit, une lumière, une phrase chorégraphique, une émotion, un texte, et pas seulement un dessin en 2D », raconte Ophélie Férédie (en 1re année à Confluence).
Un travail sur le corps qui est donc allé de pair avec celui sur la musique, sur le temps et sur l’image, notamment pour Clément Chapalain (5e année), qui ne s’est pas « produit » au sens littéral du terme, mais qui a réalisé un travail de chronophotographie en 3D avec un Kinect, caméra de jeu vidéo captant le mouvement. « Si la danse a primé l’architecture les trois premiers jours, ce rapport s’est inversé les jours suivants », confie-t-il.
Raconter le fort à travers le bruitage : une manière peu banale de s’approprier l’espace, surtout lorsque la danse n’est pas un mode d’expression habituel. Tel était le message des quatre interprètes qui ont « dansé » une première fois derrière un grand rideau noir puis de nouveau avec le rideau tombé. « C’était difficile pour moi de m’exprimer physiquement, de sentir le regard des autres posés sur moi, confie Maxime Baudoncq (durant cette troisième année à l’école, il a étudié le rapport entre l’homme et son image, avec en toile de fond la destruction des ressources de la planète). Le corps est un miroir qui reflète nos erreurs, nos faiblesses, nos doutes. Je me suis fait violence pour surpasser mon malaise et faire de ce stage un défi. Nous avons travaillé sur des bruitages divers, celui de pas martelés au sol, du frottement de nos mains sur les murs. Ce n’était donc pas la quête de la grâce ou d’une esthétique qui nous intéressait mais plutôt l’idée de revenir aux sources d’un espace oublié, de le rendre vivant en le faisant résonner de sonorités nées d’une gestuelle. »