Depuis la scénographie Welcom! pour Fendi à Design Miami 2017, le nom de cette Vénitienne à la silhouette si juvénile qu’on la croirait encore étudiante est sur toutes les lèvres. À commencer par celles des marques qui l’éditent : cc-tapis, Gebrüder Thonet Vienna, Glas Italia, Lema, Potocco… Formée au design à l’Istituto Europeo di Design (IED) et à la Domus Academy, tous deux à Milan, Chiara Andreatti affirme néanmoins que ce sont « les années passées auprès de Piero Lissoni qui m’ont réellement appris ce métier : le sens des proportions, l’exigence de qualité, la richesse du travail en équipe, la finesse managériale, la vision globale… »
Son élégance formelle et chromatique s’exprime aussi bien avec de la céramique qu’avec du laiton, de la laine nouée que de la paille tressée. Invitée par le studio sarde Pretziada à s’inspirer de la dimension sociale d’objets du quotidien, elle a fait souffler un vent poétique sur les archetypales chaises cannées. Pour les assises rembourrées, elle bricole souvent des maquettes avec du tissu et de la ouate sur sa petite machine à coudre : « Afin de créer des volumes difficiles à rendre avec la 3D », confie-t-elle.
Lors du dernier Salon international du meuble de Milan, elle a dessiné une pâte (alimentaire) en forme d’anémone de mer avec son amie Alice Schillaci, de Casalinghe di Tokyo, pour l’éphémère Caffè Populaire d’Alcova. Et pour la marque de lunettes française Izipizi, une délicate installation en forme d’arche lumineuse intégrant 300 paires (à l’occasion de l’exposition « Human Spaces » organisée par le magazine Interni).
Lorsqu’elle ne se déplace pas à vélo dans les rues pavées de Milan, Chiara Andreatti part, sac au dos, découvrir les régions les plus reculées de Chine, du Japon ou d’Inde. Elle en rapporte des carnets de voyage qui non seulement l’inspirent mais lui permettent de rester connectée à la réalité du monde, en continuant d’associer artisanat et industrie. Un talent sensible et singulier dont on n’a pas fini d’entendre parler…