Atelier EGR
Frédéric Einaudi (32 ans), Maxime Gil (30 ans) et Anthony Rodrigues (32 ans) ont fondé l’Atelier EGR en 2013 à Marseille.
www.atelieregr.com
Pourquoi l’architecture ? Frédéric Einaudi : C’est le premier métier, non ? Anthony Rodrigues : Pour donner du sens. Maxime Gil : Pour s’inscrire dans le temps.
Votre rencontre ? À l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.
Votre projet le plus important ? Le premier, comme dans tous les commencements. Et tous les autres.
Un bâtiment que vous auriez aimé construire ? F.E. : La villa Sarabhai du Corbusier à Ahmedabad, en Inde. A.R. : La synagogue Hourva à Jérusalem, un projet non réalisé de Louis Kahn. M.G. : L’abbaye cistercienne du Thoronet.
Une date importante pour l’agence ? F.E. : Un soir, sûrement. Celui où nous avons décidé de travailler tous les trois. Mais précisément… Ça devait être tard.
Ce que vous défendez ? Notre discipline. L’architecture et sa culture. La géométrie. La structure. La forme. Le fait de rendre le projet capable de modifier son environnement.
Un architecte que vous admirez ? F.E. : Andrea Palladio. A.R. : João Batista Vilanova Artigas. M.G. : Luigi Snozzi.
Un rêve ? A.R. : Du béton. M.G. : Du béton. F.E. : Toujours plus de béton.
Omnibus
Laetitia Lasanté (32 ans) et Anne-Cécile Jacquot (36 ans) ont créé Omnibus en 2010 à Noisy-le-Sec.
www.omnibus-paysage.fr
Pourquoi le paysage ? Transversal, le paysage permet d’aborder un espace par une multiplicité de dimensions : caractéristiques physiques mais aussi appréhension subjective des observateurs.
Votre rencontre ? À l’École nationale supérieure de paysage de Versailles. Deux ans après notre diplôme, des propositions de projet ont été l’occasion de nous associer durablement. Omnibus a alors pris le départ !
Votre projet le plus important ? Notre premier projet de maîtrise d’œuvre : le réaménagement de la place des écoles de Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). Nombreuses difficultés, budget très restreint : très formateur !
Un projet que vous auriez aimé réaliser ? Le Natur-Park Schöneberger Südgelände, à Berlin, où la principale intervention est un cheminement pour mettre en valeur la reconquête végétale du site de cette ancienne gare de triage. Simple en apparence, et tellement efficace !
Une date importante pour l’agence ? Depuis 2012, Omnibus est hébergé au sein d’une coopérative d’activités et d’emplois, Coopaname, née d’un besoin d’inventer une nouvelle forme d’entrepreneuriat.
Ce que vous défendez ? Nous partageons l’idée que le paysagiste travaille à faciliter l’appropriation des espaces par chacun et privilégions une simplicité des lieux conçus afin que ces espaces deviennent des lieux pour tous. C’est d’ailleurs tout le sens latin d’Omnibus, « pour tous ». Cultiver et enrichir notre rapport au vivant, s’appuyer sur cette richesse pour donner du sens au projet, un sens compatible avec une temporalité qui dépasse celle des hommes.
Un paysagiste que vous admirez ? On peut admirer les pompiers et les infirmières, nous ne sommes pas sûres d’« admirer » des paysagistes, même si le travail de certains, comme François Roumet et Gilles Clément, nous inspire et joue un rôle dans la reconnaissance de notre profession auprès d’un large public. Il y a aussi Lydia et Claude Bourguignon, « docteurs des sols », comme ils se définissent eux-mêmes, qui travaillent à la restauration de la biodiversité : des personnalités d’utilité publique. Et Yona Friedman, dont les croquis sont saisissants de simplicité et d’actualité sur les problématiques urbaines.
Un rêve ? Réussir à poursuivre cette aventure, maintenir l’entente d’équipe, la qualité du travail, tout en combinant de manière équilibrée vie professionnelle et vie de famille, un vrai défi actuellement…
Atelier GAMA
Aurélien Albert (30 ans) et Mélanie Gasté (30 ans) ont créé l’Atelier GAMA en 2014. Ils sont basés à Tours et à Toulouse.
www.atelier-gama.com
Pourquoi le paysage ? Pour les différences d’échelles, du territoire au jardin. Pour allier la notion du vivant et de sa temporalité à la notion d’espace, de projet. Et pour un attachement à la terre et à son histoire en devenir.
Votre rencontre ? À l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. Notre collaboration est née de la complémentarité de nos compétences et de l’envie de tenter l’expérience de la maîtrise d’œuvre en libéral.
Votre projet le plus important ? Fragments, en 2013, notre première aventure de conception, réalisée à l’occasion du festival Art, villes et paysage, à Amiens : un jardin entouré d’eau, dans le site étonnant des Hortillonnages. Et la requalification du cœur de village à Reignac-sur-Indre, notre première mission de maîtrise d’œuvre complète.
Un projet que vous auriez aimé réaliser ? La restauration du site de Tudela Culip (ancien Club Med), à Cadaqués, par l’agence catalane EMF : un paysage naturel qui reprend ses droits sur un paysage de « consommation ».
Une date importante pour l’agence ? Novembre 2014, date de création de l’atelier.
Ce que vous défendez ? La simplicité et la cohérence du geste pour révéler sobrement et faire confiance au vivant.
Un paysagiste que vous admirez ? Mélanie Gasté : Les paysagistes néerlandais, pour leur capacité à dépasser les limites entre nature et artifice. Aurélien Albert : Dan Kiley, pour la simplicité de ses interventions, la force du geste.
Un rêve ? Partager temps d’agence et temps de terrain à 50/50, pour faire encore plus corps avec le site : plus de réflexion in situ et d’implication dans la concrétisation du projet par le développement de nouvelles compétences (autoconstruction, création d’une unité horticole…).