De 35 S – L’Atelier de Le Corbusier à Design français 1950 – La génération des jeunes loups, IDEAT dévoile les plus beaux livres à offrir pour Noël en cette fin d’année. La preuve par 9.
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1 – Déco antisystème
Par la grâce de ce livre faisant voyager dans treize maisons à la décoration luxuriante – dont la leur –, Rodman Primack, architecte d’intérieur du studio RP Miller, et Rudy Weissenberg, galeriste codirecteur d’Ago Projects, tournent le dos au cliché vivace des créateurs du Nouveau Monde amoureux transis de l’ancien qu’ils imiteraient religieusement.
Leur credo : mélanger les types ou les époques de mobilier, les couleurs, les tissus luxueux et ceux abordables, tout en mettant en lumière les artisans participant aux projets.
> « Love How You Live – Adventures in Interior Design », de Rodman Primack avec Rudy Weissenberg, en anglais, non traduit, Monacelli, 256 p., 54,95 €.
2 – Le Corbusier au bureau
Il y a cent ans, Charles-Édouard Jeanneret, connu sous le nom de Le Corbusier, investit le 35, rue de Sèvres, Paris VIe , un couloir de 40 mètres de long, 3,50 mètres de large et de 4 mètres sous plafond situé dans un ancien couvent de Jésuites. Il y travaillera jusqu’à sa mort, en 1965.
Didier Teissonnière, galeriste, expert de la lampe Gras utilisée par l’architecte, se penche sur la vie de ce studio et de ses deux cents collaborateurs venus de quarante pays. Les témoignages rassemblés par l’auteur, dévoilent l’ambiance autour du maître et l’humanisent sans tomber dans l’hagiographie…
> « 35 S – L’Atelier de Le Corbusier », de Didier Teissonnière, Éditions Norma, 160 p., 45 €.
3 – À chaque objet, sa biographie
Pour parler de design, autant plonger dans la culture dont les objets s’imprègnent. C’est le parti pris de Marielle Brie de Lagerac, historienne de l’art, qui s’empare de cinquante d’entre eux pour en conter l’histoire contextualisée : éventail, sapin de Noël, papier peint, peigne, parasol…
On apprend, entre autres, que le ballon de foot des Mayas était une arme diplomatique et que le balai servait autrefois aux maîtresses de maison à signaler leur absence en le mettant devant leur porte. Un livre dont la lecture ludique cache un propos plus profond qu’il n’y paraît.
> « L’Art de l’objet – Une histoire culturelle de notre quotidien », de Marielle Brie de Lagerac, Pyramid, 272 p., 29,90 €.
4 – Aux fifties, le design reconnaissant
Galeriste de design historique, Pascal Cuisinier œuvre afin que les créateurs nés dans les années 20, après Charlotte Perriand ou Jean Prouvé, reçoivent autant d’attention que leurs glorieux aînés.
L’auteur s’attache à décrire le contexte dans lequel le mobilier de Pierre Guariche ou d’Abraham & Rol a vu le jour et nous rappelle que s’il est aujourd’hui collectionné, il n’était pourtant pas destiné à une élite mais produit en série pour de jeunes ménages qui démarraient dans la vie. Un paradoxe que cet ouvrage explique, rendant ces créations encore plus intéressantes.
> « Design français 1950 – La génération des jeunes loups », de Pascal Cuisinier, Flammarion, 352 p., 69 €.
5 – Le grand livre des détails
L’autrice, ex-directrice de l’ENSAD Paris, a eu l’idée originale de rentrer dans la tête du designer japonais Oki Sato, fondateur du studio Nendo. Sans le disséquer à la façon d’une entomologiste mais en lui faisant dessiner et décrypter des projets du studio Nendo, du point de départ à leur finalisation, dans un ouvrage à l’esthétique aussi efficace que poétique.
Pour Oki Sato, la vraie valeur du design réside dans l’idée initiale de tout projet, laquelle en conditionne tous ses aspects, qu’il s’agisse d’une lampe torche, d’une montre ou d’un morceau de chocolat.
> « Un grand livre de petites idées – 50 créations par Nendo », d’Oki Sato avec Geneviève Gallot, Éditions de la Martinière, 96 p., 29 €.
6 – Un autodidacte dans les eighties
Avec l’exposition Richard Peduzzi au Mobilier National, la fin d’année met en lumière le design à travers le prisme des scénographes. Pierre Sala (1948-1989), venu lui aussi du théâtre, se voit ainsi consacrer une monographie.
Prolifique dans les années 80, conscient de l’impact de tout objet dans l’espace, il est l’inventeur de pièces ultragraphiques et colorées. La riche iconographie du livre rappelle à quel point ce mobilier synthétisait tout un registre esthétique visible à l’époque jusque dans la mode, le cinéma ou les affiches dans la rue. La transversalité était déjà là.
> « Pierre Sala », d’Yvan Mietton, Pierrick Lonjou et Théo Caviezel, Hors Champ, 192 p., 29 €.
7 – L’art de vivre, littéralement
Imaginez pousser les portes des résidences de Julie Mehretu, Maurizio Cattelan ou Tracey Emin. Ce livre ouvre une fenêtre intime sur les vies et les intérieurs des plus grands artistes contemporains, où chaque pièce devient une toile, chaque objet une sculpture. De New York à Rio, ces maisons vibrent d’un dialogue fascinant entre œuvres d’art magistrales et ameublement audacieux. Une ballade à feuilleter comme on explorerait un musée clandestin.
> « Inside the Homes of Artists: For Art’s Sake« , textes de Tiqui Atencio Demirdjian, photographies de Jean-François Jaussaud, Rizzoli, 384p., 95$ ou 105€.
8 – La dolce vita, pièce par pièce
L’Italie ne se contente pas d’être un paysage de carte postale. Ce livre dévoile cinquante intérieurs où, de Venise à Milan en passant par les Pouilles, le design côtoie l’histoire. L’autrice Laura May Todd explore l’essence de l’art de vivre à l’italienne, capturant des palais vénitiens chargés de mémoire, des villas ensoleillées qui incarnent l’élégance décontractée et même des refuges alpins en bois. Chaque page respire la créativité, la singularité et ce charme indéfinissable qui font vibrer l’Italie. Une invitation à savourer la beauté comme un bon espresso, intense et intemporel.
> « Intérieurs italiens« , de Laura May Todd, Phaidon, 272p., 59,95€.
9 – Vivre lentement, habiter intensément
Dans The Kinfolk Home – Des intérieurs slow design, Nathan Williams ne se contente pas de visiter des intérieurs : il explore des âmes. Entre murs et meubles, ce sont des philosophies de vie qui se dévoilent, ancrées dans le slow living — un doux manifeste pour ralentir, savourer, habiter pleinement. Des Alpes suisses aux plages australiennes, chaque maison raconte une histoire : celle de ses occupants, designers, photographes ou rêveurs, et de leur quête de sens dans chaque recoin. Plus qu’un beau livre, une invitation à redéfinir son chez-soi comme un écho à ses valeurs, où la simplicité n’a jamais été aussi riche.
> « The Kinfolk Home – Des intérieurs slow design« , de Nathan Williams, E/P/A, 368p., 50 €
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