C’est en Alsace, dans la brocante de son père, qu’Alexia Gredy a commencé à aiguiser son œil. « J’ai toujours été sensible aux objets, j’aime ce qu’ils racontent de notre époque, de nous quand ils sont associés les uns aux autres… J’ai grandi parmi les meubles, et plus tard, ma mère a ouvert une boutique de décoration. C’est donc naturellement que j’ai développé une certaine curiosité pour les objets, que cela soit pour leur aspect novateur ou simplement pour leur beauté intrinsèque. » Et l’interprète du single Paradis d’ajouter que ces années d’initiation à la chine ont ancré en elle « un goût pour les meubles des années 1960 et 1970 ».
« Je les aime pour Pierre Paulin, pour ses arrondis, pour ce que la période évoque… Durant ces décennies, il y avait une recherche de simplicité, une prise de conscience sur la matière et l’innovation technologique qui me plaisent. J’aime quand le design se met au service de l’innovation, du beau et de la modernité, pour le plus grand nombre. Je les aime moins quand ils cherchent à être exubérants et à prendre trop de place. Je les apprécie quand ils sont simples et au service de quelque chose, liant une utilité et une poésie… »
1) Fauteuil Concorde de Pierre Paulin (Artifort)
Alexia Gredy : « J’ai installé ce fauteuil dans la petite pièce où je travaille ma musique. J’y passe toutes mes fins de journée pour y reposer mon dos malmené par un petit siège en Formica sur lequel je m’assois pour jouer du piano. Je l’aime bien pour sa ligne, il donne l’impression de sortir de ses pieds, mais aussi pour l’histoire derrière. Qu’il soit issu d’une commande d’Air France, cela me fait toujours un peu voyager, rêver… J’aime beaucoup les aéroports, j’aime ce fantasme du voyage. Ce n’est pas mon préféré de Paulin, mais j’aimais beaucoup sa couleur, ce bleu vert d’eau. Le Concorde, c’est un mal-aimé du design, il a un côté canard boiteux… »
2) Lampe Infraphil de Charlotte Perriand (Philips)
« Ce luminaire avec son ampoule rouge a été conçu dans un but thérapeutique, afin de calmer les douleurs musculaires. C’est pourquoi il peut être transporté à la main dans toute la maison. J’aime cette démarche, tout comme l’ensemble des créations signées Charlotte Perriand. Je pense notamment à sa bibliothèque Tunisie, son aspect mobile, le choix des matériaux, des couleurs… J’apprécie le fait que dans ses intérieurs, on puisse fermer des espaces sans les cloisonner, tout comme sa réflexion sur les petites surfaces. Je la trouve encore très moderne… »
3) Chaîne rr126, d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni
« Mon coup de cœur du moment va à ce meuble hi-fi des frères Castiglioni. Je l’ai vu pour la première fois aux Puces de Saint-Ouen il y a quelques mois. Il n’était pas en vitrine, un peu sur le côté. Néanmoins, il m’a tout de suite attirée avec ses faux airs de petit robot blanc et noir. J’aime que ses deux haut-parleurs soient amovibles, qu’ils puissent s’adapter à la configuration de l’espace mais aussi qu’ils soient issus d’une vraie recherche autour de la spatialisation du son. Encore aujourd’hui, c’est un meuble qui procure un son exceptionnel. Je suis aussi charmée par sa silhouette minimale, ludique et assez enfantine. D’après le vendeur, David Bowie avait le même ! »
> Retrouvez Alexia Gredy sur la compilation Molitor II, avec le titre Un peu plus souvent. La musicienne sortira prochainement chez Polydor son premier album, dont le premier single sera disponible à la fin du mois d’août.
