On le sait, Matali Crasset est une designer sensible à l’art contemporain. Elle se prête volontiers au jeu du 1 % culturel, comme cet hiver au musée de Pont-Aven, et collabore fréquemment avec musées et galeries. Dans sa démarche de designer, elle a aussi à cœur de faire tomber les barrières et de s’adresser au plus grand nombre, que ce soit en dessinant des objets pour TEX ou IKEA.
En 2011, elle a aménagé un camion conçu comme un musée itinérant pour les enfants. Baptisé Mumo (musée mobile), il a depuis parcouru sept pays d’Europe et d’Afrique et a permis à 80 000 enfants de découvrir l’art contemporain. Le succès de cette initiative a conduit Matali Crasset à renouveler l’expérience avec l’initiatrice du projet, Ingrid Brochart. Elle a donc dessiné une deuxième version du Mumo, cette fois autant destinée aux enfants qu’à leurs parents. En revanche, la mission du Mumo reste la même : amener l’art contemporain là où il est trop souvent absent, dans les campagnes et les banlieues françaises.
Là où le Mumo premier du nom s’ouvrait en hauteur, le second déploie ses ailes sur les côtés afin de créer un espace atelier et un autre dédié à l’accrochage d’œuvres, tous deux accessible aux adultes. A l’intérieur, le Mumo2 inclut bien sûr un espace d’exposition mais aussi un petit auditorium/salle de projection. Un conducteur-technicien accompagné de deux médiateurs culturels recrutés dans chaque région sont chargés d’accueillir le public et de les guider dans les méandres du camion. Des projections de vidéos sont même possibles en extérieur.
Les œuvres exposées changent en fonction des régions puisque ce sont les directeurs des FRAC (Fonds Régionaux d’Art Contemporain, créés en 1982 pour amener l’art dans les régions) qui sont chargés de mettre au point le contenu. Une façon de rapprocher l’art contemporain des territoires et de leurs spécificités.
Dévoilé à Paris, début avril, le Mumo 2 a commencé à arpenter l’Hexagone. Entre zones rurales et Quartiers Politique de la Ville (QPV), il sillonnera l’Ile-de-France et la Normandie d’ici la fin de l’été avant de se lancer dans les Pays-de-Loire l’hiver prochain et le Grand Est au printemps-été 2018.