En 1751, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert donne de la passementerie la définition suivante: « L’art d’exécuter un grand nombre de petits ouvrages désignés sou le nom générique de passemens », des galons décoratifs qui joignent deux pièces de tissus ou qui bordent une étoffe.
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La passementerie gagne ses galons
Depuis des siècles, cet art de l’ornement, combinant savamment pompons, rubans, glands, tresses et autres franges, apporte faste et créativité aux intérieurs, mais aussi aux vêtements. Tombée en désuétude au siècle dernier, alors que la décoration impose une forme de sobriété, la passementerie retrouve peu à peu ses lettres de noblesse.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de réserver ces éléments d’apparat aux intérieurs de grands châteaux comme Versailles ou Vaux-le-Vicomte, à l’Opéra Garnier ou au trône de Napoléon.
Sous l’impulsion de grands noms de l’architecture d’intérieur et du design, ce savoir-faire d’exception est de nouveau mis en avant. Il n’est désormais pas rare de trouver ces décors subtils sur les têtes de lit, fauteuils et canapés des chambres d’hôtel, sur les banquettes d’un restaurant ou les tabourets hauts d’un bar.
Joyaux d’intérieur
À l’image des réalisations de Friedmann&Versace, de Laura Gonzalez ou de Gilles&Boissier, dont la collection de bijoux d’intérieur « à porter chez soi ou sur soi » valorise la broderie à la main. Autre exemple, Pierre Gonalons recourt aussi à la passementerie pour habiller ses miroirs, comme Gradation, Lacrima, ou Tutti Frutti.
Avec son tabouret Faudesteuil, réinterprétant la chaise curule de la Rome antique, Edgar Jayet a pour sa part voulu mettre en avant « l’excellence d’un savoir-faire artisanal initiant un cycle créatif qui vise à remettre au premier plan des techniques oubliées ». Le designer et architecte d’intérieur valorise aussi les artisans, gardiens de ces savoir-faire d’exception.
L’ossature en aluminium de son assise, réalisée par l’atelier François Pouenat, est habillée d’un câblé (un cordon de passementerie contenant plusieurs fils travaillés ensemble pour former un cordage) de Declercq Passementiers, dont les finitions ont été confiées au tapissier Maison Brazet.
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