Attention, Zone Artistique Temporaire
En parallèle de l’exposition internationale « 100 artistes dans la ville » qui bat son plein depuis le 8 juin, l’ouverture du MOCO Hôtel des collections est également lancée. Pour sa treizième édition, la Zone Artistique Temporaire met cet art dans la rue. Par ailleurs, son parcours urbain relie les trois piliers du MOCO qui a été conçu comme un écosystème intégrant toute la filière professionnelle du monde de l’art. La déambulation passe ainsi par l’Ecole Supérieure des Beaux Arts (ESBA), à la fois espace de formation et centre de ressources. Pour la production et l’exposition, direction ensuite le centre d’art La Panacée, qui dédie ses 1 000 mètres carrés et sa programmation à la création émergente. Il accorde une grande place à l’interdisciplinarité et à l’événementiel. Enfin, rue de la République, l’Hôtel des collections bouclera la boucle et s’ouvre au public depuis le 29 juin.
Il aura fallu cinq ans pour que s’architecture, au propre et au figuré, le vaisseau amiral de l’institution tripartite. A deux pas de la gare Saint-Roch, en plein cœur de ville, l’ancien hôtel Montcalm était tout d’abord dévolu à un musée de la France en Algérie. Suite à son élection en tant que maire de Montpellier, puis président de Montpellier Méditerranée Métropole, Philippe Saurel choisit en 2014 de lui donner une orientation artistique. Ce choix de requalification est fidèle à la politique municipale pour la réhabilitation du patrimoine : faire de l’ancien un atout de modernité.
Un QG modulable à chaque collection
Cadrant une belle demeure du XVIIIe siècle non loin de la Place de la Comédie, le nouveau QG de l’art contemporain relève le défi avec un parti-pris original. Sans fonds permanent, son espace est l’écrin de collections dévoilées pour la première fois au grand public. Et ce qu’elles soient issues d’une fondation, d’un privé, d’une entreprise, d’un musée ou même d’un artiste. Elles pourront venir du monde entier, à l’instar de celle qui ouvre le bal, du 29 juin au 29 septembre. Distance intime. Chefs d’œuvres de la collection Ishikawa dévoilera en effet les sculptures, photographies, peintures, vidéos et installations collectionnées par cet entrepreneur japonais.
Autant de récits personnels forts à résonance universelle : la maladie d’un amant (Félix Gonzalez Torres), une catastrophe écologique (Pierre Huyghe), le rapport entre globalisation et migration (Danh Vo), le lien au père (Simon Fujiwara)… Mobilisant l’interaction directe par l’image et le son, leur émotion sera d’autant plus durable que certaines de ces pièces sont mythiques. Sont ainsi exposées la toute première pièce lumineuse de Félix Gonzalez Torres, Untitled (5 March)# 2 de 1991, un ensemble de vidéos et sculptures de Fischli & Weiss, ou encore des installations immersives de Anri Sala ou Haroon Mirza.
La culture (re)prend sa place dans la ville
Au-delà de sa programmation, soit trois cycles annuels d’environ trois mois, ce moteur culturel a été pensé comme un lieu de vie, en phase avec les aspirations de l’époque. Sur trois niveaux, ses 1 500 mètres carrés d’exposition s’accompagnent d’un restaurant-bar locavore avec une offre aussi qualitative qu’abordable.Une boutique-librairie renouvelée de manière saisonnière a aussi été mise en place. Tous deux en rez-de-jardin, ils ouvrent leur terrasse sur un magnifique parc, invitant à la relaxation dès les grilles d’entrée. L’architecture a pris le parti d’une réhabilitation sobre, à la faveur de collaborations artistiques marquantes. Ces interventions font partie intégrante de la réhabilitation et de la réinvention des lieux. Réparties sur l’ensemble du site, elles permettent au visiteur de découvrir les espaces intérieurs et extérieurs au travers d’univers convoquant l’imaginaire.
Réinterprétation arabo-andalouse du jardin existant, le Jardin Magique imaginé par Bertrand Lavier propose une expérience sensorielle et poétique aux visiteurs, au gré d’une mappemonde végétale. Derrière son enveloppe historique qu’est venu auréoler un cube de lumière, l’Hôtel Réenchanté continue de détourner l’écriture classique du lieu. Ainsi, entre plafonds à caisson et déco kitsch, The Unplayed Notes Factory de Loris Gréaud squatte le plafond du bar. Il sublime cet espace convivial de ses 1 200 lampes à filament, toutes uniques, soufflées dans une ancienne verrerie de l’île de Murano. Puis, sur 640 mètres surplombés d’un balcon, c’est en plein air que la Cour des Fêtes parachève les festivités à vivre ensemble, en accès libre, de jour comme de nuit.
Les têtes d’affiches du MOCO nous en soufflent un mot
Novateur, hybride et complet, ce projet ambitieux est porté par des personnalités à l’expertise reconnue. Verbatim en guise de cartels.
Philippe Saurel, président maire de Montpellier Métropole
« Avec le MOCO, notre volonté est de faire de Montpellier une place forte de l’art contemporain en France mais aussi une destination culturelle bien identifiée à l’international. Le MOCO affirme notre souhait de mettre à l’honneur une nouvelle conception dans la manière de penser l’art. De l’apprentissage avec l’école des Beaux-arts, aux talents en devenir exposés à la Panacée, et enfin avec les artistes confirmés présentés au sein de l’Hôtel Montcalm. Montpellier est d’ores et déjà identifiée pour ses propositions culturelles riches, ses grands rendez-vous autour de disciplines multiples (danse, cinéma, musique, …). Elle devient désormais incontournable ! »
Nicolas Bourriaud, directeur général du MOCO, après avoir été co-fondateur du Palais de Tokyo notamment
« Le MOCO est une occasion unique de créer une institution d’une nouvelle génération : ancrée dans son contexte culturel et historique, opérant une rencontre entre le local et le global. Il s’agit de rompre avec les modèles existants – abandonner le modèle vertical pour lui préférer une approche collaborative, source d’émulation – et d’affirmer Montpellier Méditerranée Métropole comme la contre-scène culturelle française – à l’image de Los Angeles par rapport à New York. »
Vanessa Bruno, présidente du MOCO, styliste et chef d’entreprise de sa marque de prêt-à-porter
« Mettre en lumière toute la filière artistique est un cheminement qui me parle et qui a profondément résonné en moi. (…) Car la mode est aussi un terrain de jeu extraordinaire où nous avons la possibilité de faire se croiser plusieurs formes d’expression comme la photographie, le cinéma, la musique, la danse, la performance… Ma présidence est la preuve de la volonté de décloisonnement, de l’ouverture d’esprit propres au MOCO, bien loin des chapelles et de l’art entre-soi. »
Philippe Chiambaretta, architecte du MOCO, fondateur de l’agence PCA/STREAM
« Le premier objectif du réaménagement était de réaliser un outil efficace au service d’expositions de niveau international dans un bâtiment historique contraint. (…) Il s’agissait ensuite de créer une destination et un lieu convivial pour tous les Montpelliérains. (…) Il s’imposait enfin de doter ce lieu d’un identité architecturale et artistique unique, sans engager de dépenses supplémentaires. Ce travail s’incarne, côté jardin, avec le projet de parc redessiné en collaboration avec l’artiste Bertrand Lavier et, côté cour, avec le cube de lumière couronnant l’ancien mess des officiers. Tous deux feront signal dans le paysage urbain de Montpellier. »
> A découvrir sans tarder sur le site du MOCO.