Jusqu’au 30 avril, la galerie Alexandre Guillemain expose des pièces de mobilier de Frank Lloyd Wright. Découverte d’un pan méconnu de la carrière de l’architecte américain.
Les œuvres totales de Frank Lloyd Wright
Farouche défenseur de l’architecture comme « œuvre d’art totale », il s’est toujours attaché à livrer des projets complets, de la poignée de porte au paysagisme de ses maisons. C’est donc naturellement qu’il dessinait également le mobilier des nombreuses maisons qu’il a construites tout au long de sa longue carrière, mettant de côté le mobilier d’édition.
« Il y a six ans, nous sommes tombés sur un meuble de lui, puis nous avons creusé et avons trouvé trois autres pièces… Alors nous avons eu l’idée d’organiser cette vente monographique sans nous donner de limite de temps ou de moyen pour la préparer. Nous avons finalement retrouvé 26 pièces qui couvrent toute son oeuvre », explique Romain Morandi de la galerie parisienne Alexandre Guillemain.
Une exposition inédite
Vingt-six pièces de mobilier de Frank Lloyd Wright sont ainsi exposées dans la petite galerie de Saint-Germain des-Près, dans une scénographie minimaliste mais impeccable. Toute sa carrière est à découvrir par ordre chronologique.
D’une petite chaise en bois aux lignes rigoureuses dessinée en 1903 pour la « Francis Little House », de Peoria, dans l’Illinois en passant par une lampe dessinée en 1914 en bois peint et verre dépoli dont les lignes rappellent la « Falling water house », qui a été exposée au PAD 2022 où il a remporté le prix de la meilleure pièce de design historique, mais aussi une chaise ronde en bois cintré dessinée pour une banque de l’Illinois, bien avant que cet usage soit popularisé par les Eames.
On suit ensuite Wright lorsqu’il bascule dans le style usonien, un courant dont il a été le fondateur et qui envisage comme un style propre aux Etats-Unis. Concrètement, des villas confortables, de plain pied, avec place de parking sous un auvent attenante à la maison, aux budgets serrés qu’il a construites en nombre à travers le pays… Et dont le mobilier reprendra cette philosophie comme cette petite chauffeuse compacte de 1939, répondant à une économie de matière et une simplicité de formes.
C’est une œuvre beaucoup plus démonstrative qui trône au centre de la galerie : un ensemble bureau et fauteuil dessinés pour la « Price Tower », de Bartlesville, en Oklahoma en 1956. Le mobilier reprend les motifs et les formes du bâtiments dans lesquels il s’inscrit, à l’instar du bureau qui reprend la forme d’une aile du bâtiment de la tour. Une vision contextuelle qui l’aura guidé tout au long de sa vie.
> Mobilier de Frank Lloyd Wright à la galerie Alexandre Guillemain, 18 rue Guénégaud, 75006 Paris. Jusqu’au 30 avril.