La mère de l’architecte d’intérieur new-yorkais Miles Redd aime l’austérité des intérieurs américains du XVIIIe siècle. Mais lui préfère un style nettement plus exubérant ! « Nous manifestons tous une forme de révolte contre nos parents, rit-il. La mienne s’est exprimée par un goût pour la décoration maximaliste. » Les endroits qu’il conçoit sont dotés d’audace, de fantaisie et de sophistication. « J’aime les pièces où réside une tension entre quelque chose d’opulent et de modeste, de lisse et de délabré, de tape-à-l’œil et de subtil, explique-t-il. C’est cela qui crée de l’intérêt visuel. »
Son premier souvenir lié à la couleur remonte à l’âge de 4 ans, lorsqu’il a découvert la salle de bal du palais du Gouverneur de Williamsburg, en Virginie, avec ses murs bleu de Prusse. « Je me rappelle avoir été ébloui par l’intensité de la teinte », raconte-t-il. Élevé à Atlanta, en Géorgie, Miles a étudié le cinéma à l’Université de New York avant de se tourner vers le monde des arts décoratifs.
Il a d’abord travaillé pour l’antiquaire de renom John Rosselli, puis pour la décoratrice Bunny Williams, avant de créer sa propre agence en 1998. Depuis, il compte à son actif des résidences privées dans l’Upper East Side, des condominiums à Miami, un ranch dans le Wyoming et une maison de vacances aux Bahamas. Il a également été directeur artistique d’Oscar de la Renta Home pendant dix ans.
Le goût des contrastes et de l’histoire
Avant tout, Miles aime ajouter une touche de légèreté aux lieux qu’il décore. Il adore les insectes et l’esprit cabinet de curiosités. Au milieu de son propre salon, à New York, il a placé une marionnette en papier mâché, façonnée par son neveu de 5 ans, et joue souvent avec les proportions.
« J’aime mettre quelque chose de grand dans une petite pièce et quelque chose de petit dans une grande pièce » Miles Redd.
Parmi ses inspirations, il cite le photographe américain Richard Avedon, l’illustrateur franco-italien René Gruau et la décoratrice américaine Dorothy Draper. Il revendique très fortement son attachement à l’histoire. « J’étudie les maîtres du passé et reprends des éléments de chacun, dit-il. Pour moi, il faut toujours regarder en arrière pour aller vers l’avant. »