Megève, le rendez-vous alpin des fins gourmets

Célèbre pour son élégante décontraction et ses chalets conçus par l’architecte Henri Jacques Le Même, Megève incontournable du massif du Mont-Blanc est aussi une destination « food » prisée. Cet hiver, les chefs s’y réinventent avec talent, et de nouvelles adresses réveillent nos papilles dans des décors inspirants. À table !

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Saveurs étoilées à Megève

L’ancienne galerie Armel Soyer, consacrée au design, abrite désormais deux nouveaux concepts de restauration signés Julien Gatillon : Vous et Anata. L’ex-chef doublement étoilé du Four Seasons Hôtel Megève (qui a quitté l’établissement en 2020 pour ouvrir la table d’hôtes Nous dans son propre chalet) a créé l’an dernier deux comptoirs sous le même toit.

« L’idée est de proposer une belle cuisine française au rez-de-chaussée – Vous – et son pendant japonais à l’étage – Anata –, pour une dizaine de personnes à chaque fois, en cassant les codes du restaurant gastronomique », résume cet épicurien ultra-doué.

Pour ce faire, il a embarqué dans l’aventure quatre anciens collaborateurs à qui il a confié les lieux, tout en supervisant les menus. Accueillis comme des amis par le maître d’hôtel Paul-Arnaud Martin, les convives qui choisissent le comptoir français découvrent la table franche et gourmande de Jean Pastre. La précision de ses cuissons et sa gestuelle chorégraphique subliment les produits de saison nappés de sauces divines (volaille de Bresse, rigatonis à la truffe blanche, soufflé sucré signature…).

À l’étage, le ballet des chefs Keiji Ishii et Yohan Delhommeau rend hommage aux plats traditionnels japonais, avec un raffinement exquis (tempuras minute, bœuf wagyu…). Ces deux ambiances, superposées dans un seul espace, suscitent l’enthousiasme des clients, qui, attablés côte à côte, ne tardent pas à sympathiser.

Le tout dans un décor sobre et chaleureux, conçu par Julien Gatillon et sa femme, Sonia, qui détaille : « Nous avons conservé les murs habillés de bois et le plancher de la galerie, créé un comptoir en granit du Zimbabwe et un autre tout en bois. La suspension centrale en papier sculpté vient de chez Formes et Utopie Megève, les appliques In the Sun sont éditées par DCW, j’ai trouvé de belles photos à la galerie Daltra, et la vaisselle est réalisée sur mesure par une céramiste. »

Le goût du simple, du beau, de l’authentique infuse l’écrin comme la cuisine. À quelques pas de là, Marc Veyrat opère aussi un retour à l’essentiel. Coiffé de son légendaire chapeau noir, le chef autodidacte, qui a été sacré trois fois 3 étoiles au Guide Michelin et deux fois vingt sur vingt au Gault&Millau, vient d’ouvrir un nouveau restaurant qui porte son nom à Megève.

Dans ce chalet à l’ancienne meublé d’objets chinés, il offre, le temps d’une expérience gastronomique audacieuse vécue de concert par vingt convives, un condensé de sa créativité sans limite. Un dîner immersif qui réserve bien des surprises. « C’est un voyage aromatique, une traversée de la forêt avec des plats improbables et des plantes sauvages que je récolte durant l’année. Ma cuisine préserve l’environnement depuis cinquante ans, mais aujourd’hui, je suis à la mode ! », souligne avec amusement celui qui se définit comme un « chef paysan ».

Ses plats ressuscitent les émotions de son enfance, exaltent la beauté de la nature, convoquent l’amer, l’acide, osent les goûts incisifs et les associations percutantes. Dans l’assiette comme dans la vie, Marc Veyrat aime relever des défis!

Pop-up culinaire

Pour dynamiser son écosystème culinaire, Megève peut compter sur les tables réputées de ses plus beaux hôtels. Parmi les nouveautés, attendues avec la même excitation que la poudreuse, l’ouverture d’une table éphémère par Amélie Darvas, aux Chalets du Mont d’Arbois, nous met le cœur en joie. L’ex-cheffe du restaurant Äponem, qui a fait de la cuisine végétale son terrain d’excellence, nous ouvrira les portes de son univers du 20 décembre au 15 mars 2025.

Pour l’occasion, l’établissement, géré depuis peu par le groupe Beyond Places, va faire évoluer le décor du restaurant. « Celui-ci évoquera l’atmosphère d’une forêt et s’appellera Âme, précise-t-elle avec enthousiasme. Je proposerai un menu unique très convivial, avec un défilé de plats qui allient le végétal et les notes savoyardes. Pour les arts de la table, j’ai travaillé le design avec des artisans que je connais de longue date. Les cartes de menus seront en cuir et les couteaux en peuplier auront la forme d’une feuille. »

Autre bonne nouvelle, Beefbar vient de s’implanter au Cœur de Megève. Cet hôtel historique, rhabillé avec esprit par l’architecte d’intérieur Sibylle de Margerie, sert à présent dans son restaurant les viandes d’exception qui font la renommée de l’enseigne (Black Angus, bœuf de Kobé, etc.). Elles côtoient les plats signature de la maison, comme les crozets au beaufort et à la truffe, à déguster sur la nouvelle terrasse couverte.

De son côté, le Four Seasons Hôtel Megève, aménagé dans un esprit contemporain par l’architecte Bruno Legrand et le décorateur d’intérieur Pierre-Yves Rochon, redistribue les cartes cette saison. Dès le 18 décembre, la Brasserie Benjamin y remplace le restaurant étoilé d’Anne-Sophie Pic. Au menu, des classiques de la gastronomie française réenchantés avec des produits locaux par Armando Acquaviva et des pâtisseries imaginées par Jonathan Chapuis à partir de fleurs et de plantes de montagne.

S’il est désormais possible de grignoter une grande partie de la journée au bar Edmond’s, dans un décor cosy ouvert sur la montagne, les amateurs de teatime et de cocktails en tous genres se retrouvent dans le lobby, autour du Glass Bar, dont l’impressionnant comptoir en verre a été sculpté par l’artiste Gilles Chabrier. Pas de changement en vue pour le restaurant Kaito, dont la cuisine fusion puise toujours son inspiration en Asie.

Au Four Seasons, il est également possible de dîner dans la fabuleuse cave design de l’hôtel. Ce spectaculaire cube en verre qui s’enfonce dans le sol abrite plus de 14000 bouteilles, dont des crus très rares de la famille Rothschild. Au centre, une table exclusive, pour huit personnes maximum, invite à goûter les spécialités de la Brasserie Benjamin ou du Kaito. Une cachette de luxe qui conjugue le bon et le beau, à l’image de Megève.

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