Une journée passée chez MDF Italia en compagnie des Cassina, dans leur nouveau fief de Mariano Comense (Lombardie), vous donne l’impression d’être convié à un événement familial. Danila et Umberto, sœur et frère, et troisième génération de cette lignée au patronyme qui résonne dans l’histoire du design, y occupent respectivement les fonctions de vice-présidente et de président. À leurs côtés, deux garçons d’Umberto : Franco, le responsable du contract, et Marco, au département marketing et communication ; ainsi que Carolina, la fille de Danila, au service commercial. Le tableau est complété par la présence du directeur général, Roberto Cappellini, resté en place après le rachat de MDF Italia par Cassina.
Avant d’entrer dans le giron des Cassina, MDF Italia a en effet vécu sous l’impulsion de son fondateur, Bruno Fattorini, à la fois chef d’entreprise et designer. L’homme crée en 1992 une société fondée sur la créativité, l’innovation, la technologie et le design. L’offre est sobre, les lignes rigoureuses. Les produits, essentiellement destinés aux particuliers, sont majoritairement blancs et en métal. Rangement, tables, chaises et canapés composent un catalogue dont la bibliothèque Minima, de Bruno Fattorini (Mention spéciale Compasso d’Oro en 1998) et La Grande Table (2002) – qui peut atteindre 4,4 mètres de long –, de Xavier Lust, sont quelques-uns des best-sellers.
Ils marquent le style de la maison : des produits d’une simplicité apparente qui cachent en réalité une belle maîtrise technologique. C’est justement ce qui attire Umberto Cassina, lorsqu’il décide en 2007 de racheter l’entreprise avec la famille Fratus. Les Cassina en deviendront propriétaires à 100 % en 2013. « En 2005, à la mort de mon père, nous avons cédé l’entreprise familiale Cassina au groupe Charme Investments, qui détenait déjà Poltrona Frau et Cappellini (et qui les céda à son tour au groupe américain Haworth en 2014, NDLR), souligne son président. Un accord nous interdisait toute activité dans le secteur pendant trois ans. J’avais alors une cinquantaine d’années, trois enfants, et encore des choses à faire ! MDF Italia faisait partie des marques dont je suivais l’évolution. Elle regroupait des valeurs fortes : le design, l’expérimentation, la multiplicité des matériaux… Et j’admirais le travail de Bruno Fattorini sur le minimalisme. Mon idée, en reprenant l’entreprise, était d’en conserver l’ADN tout en y apportant progressivement des éléments pour en réchauffer le style, comme la couleur, le bois ou d’autres matériaux… C’est un exercice délicat, mais je suis rassuré de constater que le marché reconnaît et apprécie ce changement. »