Mathieu Delacroix puise son inspiration dans les skateparks de son adolescence. Après des études à l’École d’art et de design de Saint-Étienne, il développe un style unique mêlant matières brutes et précieuses. Sa collection « Ollie », présentée à la galerie Pradier-Jeauneau, reflète cette influence. Découverte.
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Le relief des souvenirs
Lors de sa paisible adolescence à Combs-la-Ville, en Seine-et-Marne, Mathieu Delacroix trompe l’ennui en dessinant dans les marges de ses cahiers. « À une heure de Paris en RER, la vie se déroulait dans une autre temporalité », se rappelle le jeune homme, qui s’inscrit l’été venu dans une classe prépa artistique. « Un champ s’est ouvert. J’avais moins l’impression de travailler que d’apprendre une pratique et une vision du monde », se souvient-il.
En 2011, il s’inscrit à l’École d’art et de design de Saint-Étienne pour y vivre cinq années fructueuses, dont huit mois d’échange à Nagoya, au Japon, le tout sous la houlette de mentors de renom: François Bauchet, Éric Jourdan et Benjamin Graindorge. Diplômé, Mathieu passe ensuite quatre ans auprès de la designeuse Mathilde Bretillot.
Premiers produits édités en solo: une collection de vases en bois, « Tasso », pour le concours de l’éditeur Cinna. Ensuite, pendant plusieurs années, il dessine aux côtés du designer Guillaume Delvigne. « Je pourrais aussi bien concevoir des interrupteurs que travailler pour Monoprix », dit aujourd’hui celui qui crée pour Collection Particulière des objets sculpturaux, bougeoirs ou assiettes en bronze et grande console de marbre.
Retour à l’adolescence
À Paris, à la rentrée, la galerie Pradier-Jeauneau présente la suite de sa collection « Ollie ». Après la paire de fauteuils en velours avec ottoman, voici le canapé modulable, les tables basses, des tabourets et des appliques. Tout tourne autour des skateparks de son adolescence. Ollie, c’est d’ailleurs le nom du premier saut qu’apprennent les skateurs dans l’art de la glisse.
Les rampes sont à repérer dans les différents reliefs du mobilier présenté. Les tabourets en terre cuite rappellent, eux, le sol de ces terrains de glisse. Idem, la table en grès chamotté, entre brut et précieux. L’exposition « Le Commencement » (scénographie de la décoratrice Sandra Benhamou) met également le design en regard de la peinture d’Anaïs Vindel.
> « Le Commencement ». Jusqu’au 31 octobre. 32, rue de Verneuil, à Paris (VIIe ). Pradierjeauneau.com
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