La version 2019 en cuir patiné ressemble beaucoup à du vintage…
Tout à fait d’accord, cette chaise pourrait rester pertinente sur une très longue période, comme l’a fait le mobilier du XVIIIe ou du XIXe siècle. Elle exprime un langage qui fait fi des modes.
Quel effet cela vous fait de ressortir cette année de nouvelles versions des lampe Nuvola (Nemo) et Chiara (Flos) ?
Dans l’absolu, une bonne idée reste une bonne idée. Dans le monde entier, toutes les personnes qui achètent du mobilier et des objets peuvent encore considérer la lampe Nuvola comme contemporaine. On n’oblige personne à l’installer chez soi, mais les ventes de cet objet augmentent… C’est aussi le cas de la Chiara (Flos).
Ces rééditions ont-elles engendré des problèmes de proportions ?
Là encore, pas question de réduction homothétique. Pour la Chiara, nous avons réduit le corps et gardé la tête en grand. C’est très intéressant comme ça…
Les architectes qui font du design ont-ils vraiment un avantage sur les « designers designers » ?
Oui, absolument ! (Rire) Un architecte s’occupe de villes, de quartiers, de maisons, d’appartements, d’intérieurs chez les gens. Il en tire une vision de l’habitat qui intègre l’espace autour et un tas d’autres paramètres. Mais c’est presque toujours dans le cadre de la cité. Par contre, je dis non à la formule qui dit « La forme suit les fonctions » car il est tout aussi vrai que la fonction suit les formes. La beauté ou l’émotion rendent stupide ce précepte. Je dirais même stupide et puritaine car elle considère le plaisir du rapport à la forme comme un péché. C’est d’un moralisme, un moralisme idiot, surtout aujourd’hui !