Marque incontournable du design danois, Louis Poulsen habille et illumine avec brio nos intérieurs depuis 1874. Derrière sa saga à trois volants culte, sa suspension mille-feuilles ou encore sa lampe trompette, se cachent des pointures du design, de Poul Henningsen à Arne Jacobsen, en passant par Verner Panton. Du grand et du petit écran – Black Mirror, Paddington, Le loup de Wall Street – à nos salons, ses créations intemporelles sculptent la lumière et redéfinissent la notion d’éclairage. Retour sur 5 best-sellers qui ont fait la popularité du label à travers les âges.
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1 – La PH 5, la plus (re)connue
Figure emblématique, le Danois Poul Henningsen (1894 – 1967) écrit dès les années 1920 les bases de l’éclairage de la maison Poulsen, fondée en 1874 par Ludvig R. Poulsen. Architecte, designer, écrivain, journaliste et critique culturel, il cumule les rôles et dénote par sa vision révolutionnaire. D’une pâte fonctionnaliste et traditionnelle il arrive à perfectionner le luminaire grâce à son approche presque scientifique. Il pense une série devenue culte : les PH, qui remportent une médaille d’or à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris de 1925, où elles sont introduites au public.
La plus connue est sûrement la PH 5, créée en 1958 « en réponse aux changements constants de forme et de taille des ampoules à incandescence ». C’est une révolution ! À son galbe singulier – inspiré d’un bol, d’une tasse et de sa soucoupe – s’ajoute un éclairage proche de la lumière naturelle, permis par des abat-jour à l’intérieur peints en rouge et bleu, procédé inédit pour l’époque.
Le design, parfaitement équilibré grâce un jeu d’ombre et de lumière, offre une dynamique nouvelle dans la salle à manger. Le public est conquis à l’international et très vite le modèle est décliné en plafonnier, applique murale, lampadaire et lampe de table. Une ambiance calfeutrée, tamisée et intimiste, le genre d’atmosphère hygge que l’on recherche au Danemark lorsque les longs mois d’hiver et leurs journées courtes pointent le bout de leur nez.
2 – La suspension mille-feuille Artichoke
La même année, Poul Henningsen conçoit, en seulement trois mois, la suspension PH Artichoke – un nom tiré de sa forme caractéristique empruntée au légume vert – pour la brasserie de Copenhague, le Pavilion Langelinie (encore aujourd’hui sur les lieux!). Douze rangées de six feuilles d’aluminium, une allure aérienne, une lumière diffusée vers l’intérieur et l’extérieur sans éblouir peu importe l’angle de laquelle on la regarde… Son inspiration, Poul Henningsen la trouve dans les prémices de ses croquis réalisés pour le modèle de la PH Septima dessinée bien avant, en 1928. Le public qui la découvre alors, en l’état de prototype, est déjà charmé par son design unique.
Le saviez-vous ? Connu pour son obsession du contrôle sur la qualité de la lumière, Poul Henningsen, génie éclairé, se serait servi de maisons de poupée pour tester ses prototypes miniaturisés pour observer l’effet de la lumière en espaces confinés.
3 – La Panthella, fan des sixties
Il fait partie de ceux qui pensent que la lumière influence l’âme d’un intérieur. En créant la lampe Panthella en 1971, le designer Verner Panton souhaite « rendre l’environnement des gens plus vivant » grâce à une lampe proche d’un “objet flottant”.
L’intention du designer, sensible aux couleurs et aux formes, est de créer un luminaire organique qui n’éblouit pas, doté d’un pied ultra fin et d’un abat-jour champignon réflecteurs de lumière. De lampadaire à lampe de table en passant par une version portable et mini, son design ludique et coloré, aux influences seventies séduit toujours, continuant de faire des entrées remarquées au cinéma (repérée dans le film Le diable s’habille en Prada) comme sur les réseaux sociaux.
4 – La précision minimaliste de AJ
Arne Jacobsen est l’architecte en charge des plans du SAS Royal Hotel de Copenhague (aujourd’hui Radisson Collection), l’un des premiers hôtels designs au monde, ouvert en 1960, mais pas seulement ! En effet, il dessine également le mobilier (les célèbres fauteuils Egg et Swan), plusieurs objets de décoration et la série AJ à l’abat-jour épuré et orientable édité par Louis Poulsen.
AJ doit son succès à ses courbes modernes, sa lumière tendre (grâce à un abat-jour peint en blanc à l’intérieur) et son design singulier, un mix entre angles droits et obliques.
5 – Enigma la mystérieuse
Incarnant la rencontre idéale entre élégance japonaise et minimalisme scandinave, la série Enigma, sortie en 2003, est l’œuvre de Shoichi Uchiyama. Dans cette collection en alu brossé, trois modèles, l’Enigma « 425 », sa version plus grande la « 825 » et la « 545 ». Le designer japonais pense la surface supérieure mat, laissant la partie inférieure brillante pour un rendu doux, feutré et une belle lumière d’ambiance.
Son design sur plusieurs niveaux est totalement déstructuré. Le modèle réinvente la notion de lustre grâce à sa structure toute en légèreté et ses cinq couches fines circulaires reliées par des fils presque imperceptibles. Le luminaire est longiligne et est comme disséqué, il semble léviter entre ciel et terre, et porte bien son nom de « mystère ». Depuis 2018, une version tout de noir concurrence celle chromée des débuts d’Enigma.
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