Trieste, capitale del caffè. Loin d’être une formule creuse comme les offices de tourisme en ont parfois le secret, l’affirmation est une réalité historique, économique, sociale et culturelle tant le café est « inscrit dans l’histoire géopolitique de la ville », affirme à juste titre Moreno Faina, directeur de l’Université du café, créée en 1999 par Illy, entreprise triestine par excellence.
La passion du café et de l’innovation
Située dans le nord-est de l’Italie, sur la côte Adriatique, Trieste a été la porte d’entrée du café, notamment à Vienne et en Europe centrale. Le cosmopolitisme « Mitteleuropa » de cette cité singulière en fit un point de convergence pour les artistes et les intellectuels. C’est dans ses cafés que James Joyce écrivit Gens de Dublin, Les Exilés et Ulysse. Le café a donc joué un rôle essentiel dans l’écosystème de la ville.
Aujourd’hui encore, les lieux où on le déguste font partie du quotidien des habitants et des déambulations urbaines des visiteurs. Dans les historiques Caffè Tommaseo, Caffè degli Specchi ou Antico Caffè San Marco, le percolateur délivre toujours, avec une précision et une élégance inaltérées, un nero (expresso), un nero in b (expresso dans un verre), un capo (noisette) ou un caffellatte (cappuccino).
Impossible d’imaginer un environnement plus légitime pour Illy, la marque fondée en 1933 par Francesco Illy, un jeune émigré hongrois passionné tout autant de café que d’innovation. La preuve : un an après avoir créé son entreprise, il mettait déjà au point le principe de conditionnement pressurisé afin de mieux préserver les arômes. Près d’un siècle plus tard, la société, devenue leader sur ce marché, est toujours aux mains de la famille, qui partage plus que jamais les préoccupations de son fondateur.
Une collection de tasses commémoratives
Cette approche se devine autant dans le concept Illy Blend (un mélange unique tenu secret de neuf arabicas) que dans l’Université du café (qui a pour vocation de partager le patrimoine de compétences Illy avec les producteurs, les baristas et les amateurs de café) ou encore dans le futur aménagement du flagship-store milanais, confié à l’architecte et designer Antonio Citterio.
Sans oublier, bien sûr, la « Illy Art Collection », qui propose à des artistes de renommée internationale d’utiliser la tasse dessinée par Matteo Thun comme une toile blanche. Plus de 100 d’entre eux, dont Michelangelo Pistoletto, Marina Abramovic, Anish Kapoor, Yoko Ono ou Robert Wilson, se sont déjà prêtés à l’exercice.
Pour fêter les 30 ans de cette initiative, Illy vient de présenter à Venise (la marque est partenaire de la Biennale depuis 2003, NDLR) une collection inspirée du thème de cette 59e édition : « The Milk of Dreams. » C’est Cecilia Alemani, la commissaire de la Biennale 2022, qui a sélectionné les six artistes qui marqueraient de leur empreinte ces tasses commémoratives : Cecilia Vicuña, Felipe Baeza, Giulia Cenci, Precious Okoyomon, Alexandra Pirici et Aki Sasamoto. A coffee of dreams (un café de rêves), assurément.