La triennale de Beaufort24 invite l’art sur les côtes

Pour sa huitième édition, la triennale de Beaufort24, qui marie art et littoral, a pour thème « The fabric of life ». Neuf villes de la côte flamande, de La Panne à Knokke-Heist, accueillent dix-huit œuvres sculpturales. Un parcours de 68 kilomètres en tram pour découvrir comment l’art contemporain relie l’Homme à la nature.

Nul besoin de présenter Johan Creten, l’un des pionniers du renouveau de l’art céramique. Adepte des défis, l’artiste flamand a choisi d’installer cette fois un bronze monumental à Koksijde lors de la triennale de Beaufort24. Du haut de ses cinq mètres, The Herring domine la plage, entièrement nue, un poisson calé entre les jambes.


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L’art à la plage

« On pêchait beaucoup de harengs ici pendant la Seconde Guerre mondiale », rappelle le sculpteur, qui ne nie pas que son œuvre entretient « quelque chose de crucial dans [son] rapport avec la mère et la mer », celle au bord de laquelle, enfant, il réalisait des constructions en bois flotté.

À Koksijde, du haut de ses 5 mètres, la statue The Herring, de Johan Creten, portant un poisson, joue sur le double sens de « mère » et « mer ».
À Koksijde, du haut de ses 5 mètres, la statue The Herring, de Johan Creten, portant un poisson, joue sur le double sens de « mère » et « mer ». DR

Le regard fixé sur le large, les pieds régulièrement inondés par la marée, la statue observe l’horizon telle une vigie. Et l’on devine que sa patine évoluera au fil des saisons et selon la puissance des éléments.

Pour intervenir dans l’espace public et créer « The fabric of life » (comprendre, « Le tissu de la vie »), thème donné à Beaufort24, la commissaire Els Wuyts a choisi Johan Creten et 17 autres plasticiens internationaux, dont Lucy + Jorge Orta ou Richard Deacon.Sous le titre d’un poème de l’Américaine Kay Ryan (1945-), Prix Pulitzer de la poésie 2011, le concept évoque le lien entre le présent et le passé, les plages, les ports et les cités.

Des oeuvres sur mesure

Ainsi, Romain Weintzem a conçu pour Blankenberge, station balnéaire réputée pour son architecture Art nouveau et sa jetée longue de 350 mètres, une structure composée de huit sièges qui se développent autour d’un axe central. Sa couleur vert réséda rappelle celle popularisée par Hector Guimard.

À Blankenberge, baptisée Attentifs ensemble, l’œuvre de Romain Weintzem, tout en arabesques nostalgiques de l’Art nouveau, rappelle le message anxiogène d’aujourd’hui diffusé dans les transports publics.
À Blankenberge, baptisée Attentifs ensemble, l’œuvre de Romain Weintzem, tout en arabesques nostalgiques de l’Art nouveau, rappelle le message anxiogène d’aujourd’hui diffusé dans les transports publics. Anne-Sophie Deldycke

Ce mobilier urbain, qui permet aux personnes s’y installant de surveiller tout en étant surveillées, l’artiste l’a baptisé Attentifs ensemble, un slogan tristement célèbre lancé en 1996 par la RATP après l’attentat dans un RER B à la station Port-Royal, à Paris.

À noter que les sept dernières éditions de la triennale de Beaufort24 ont donné naissance au Parc de sculptures qui compte maintenant 42 œuvres, comme la gigantesque pieuvre de Laure Prouvost échouée sur le sable de La Panne, point de départ du Tram du littoral.

> Beaufort24. De La Panne à Knokke-Heist (Belgique), jusqu’au 3 novembre. Triennalebeaufort.be/fr


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