© Tadzio / Fondation d’entreprise Hermès

La Fondation Hermès et les artistes fêtent dix ans de « win-win »

Une rétrospective met en lumière une décennie de création issue du programme des Résidences d'artistes de la Fondation d'entreprise Hermès.

A Pantin, les Magasins généraux, à Pantin, accueillent l’exposition « Formes du transfert – 10 ans de résidences d’artistes ». L’exposition présente les œuvres de créateurs internationaux émergents, réalisées sur une décennie, au sein des ateliers du sellier-maroquinier. Sous l’égide de la Fondation d’entreprise Hermès, ils ont eu accès et se sont frottés aux savoir-faire maison.

Un savoir-faire unique

Avant le retour en grâce des artisans, il n’était pas spontané de les associer aux artistes, alors qu’ils ont pourtant toujours collaboré. Depuis les années 80, Hermès met cependant le savoir-faire de ses hommes de l’art au premier plan, garantie de la qualité de ses produits. Avant, seuls quelques collectionneurs ou galeristes connaissaient le nom du fondeur des frères Giacometti, qu’il s’agisse d’Alberto, le sculpteur, ou de Diego, le designer. Depuis dix ans, la Fondation d’entreprise Hermès immerge des plasticiens au sein de ses manufactures, dans le cadre de résidences d’artistes.

Living Dead Factory d’Anne-Charlotte Yver (2013) (à gauche). À travers (2011) d’Elisabeth S. Clark (à droite).
Living Dead Factory d’Anne-Charlotte Yver (2013) (à gauche). À travers (2011) d’Elisabeth S. Clark (à droite). © Tadzio / Fondation d’entreprise Hermès

De ces rencontres sont nées de nouvelles formes, visibles le temps d’une exposition. Son curateur, Gaël Charbau, souligne combien la découverte des matériaux et des techniques qui y sont rattachées inspire les créateurs. Pour eux, c’est une occasion unique d’user librement de la soie, du cuir, du cristal ou de l’argenterie. Ils évoquent d’ailleurs aisément ce qu’ils retirent de la fréquentation des ateliers. On interroge moins les artisans. Le curateur s’intéresse avant tout à ce que peuvent avoir en commun artistes et artisans : « Ce qui est précieux, ce n’est pas tant l’objet que le temps de sa conception. »

Himmelsturz (2018) de Emmanuel Regent.
Himmelsturz (2018) de Emmanuel Regent. © Tadzio / Fondation d’entreprise Hermès

Une collaboration gagnante

Et chez le sellier-maroquinier, il semblerait qu’on se donne le temps, justement. Au sein des Magasins généraux, une profusion d’œuvres protéiformes rend hommage à la création émergente qui a phosphoré au sein des ateliers. Émilie Pitoiset, Chloé Quenum ou Emmanuel Régent ont déjà été repérés. Une manière pour la Fondation Hermès de valoriser aussi son propre savoir-faire. Si chaque artiste conserve son œuvre, un second exemplaire entre dans les collections de la Fondation. On ne saurait faire plus « win-win ».

> « Formes du transfert – 10 ans de résidences d’artistes ». Aux Magasins généraux, 1, rue de l’Ancien-Canal, 93500 Pantin, jusqu’au 13 mars, du mercredi au dimanche (13 h-20 h), entrée libre. Magasinsgeneraux.com