La Cité de l’architecture et du patrimoine retrace l’histoire du stade

À Paris, la Cité de l’architecture et du patrimoine chausse les crampons et nous invite à découvrir l’histoire et l’évolution du stade en France, passé du statut d’équipement de sport et de loisirs à celui d’édifice patrimonial.

« Le stade. Une architecture que l’on regarde rarement et qui pourtant existe pour “mettre en scène le sport” », explique Émilie Régnault, commissaire de l’exposition « Il était une fois les stades », à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris (XVIe ).


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Épopée architecturale

Puisant son origine dans l’Antiquité, cet « espace vide amendé d’une tribune ou aménagé sur l’ensemble de son pourtour », comme le décrit la commissaire, s’est réinventé tout au long des XXe et XXIe siècles.

Stade Charléty, vue générale du terrain et de la tribune d’honneur , 1989-1994, Henri et Bruno Gaudin, architectes.
Stade Charléty, vue générale du terrain et de la tribune d’honneur , 1989-1994, Henri et Bruno Gaudin, architectes. Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

Sur place, 150 maquettes, plans et dessins racontent cette aventure, que l’exposition fait débuter dans les années 30, lorsque le stade fait son apparition sur l’ensemble de notre territoire, qui voit naître les discours hygiénistes, les congés payés et la réduction du temps de travail; une réaction aussi aux « méfaits de la ville industrielle étouffante ».

Moderne, en béton armé, il révèle une architecture antiquisante, à l’image du stade Gerland de Lyon, signé Tony Garnier. « Il s’accompagne de piscines, de terrains de tennis, de basket, de zones athlétiques, mais aussi de vélodromes, car le vélo était très populaire à l’époque, d’où la forme elliptique des premiers stades », ajoute la commissaire.

Élégance et confort

D’abord espace de pure pratique physique, il devient lieu de spectacle. Ses gradins, inspirés de ceux des hippodromes, gagnent en confort et en style, à l’instar du stade Léo-Lagrange de Toulon, qui a rouvert ses portes en 2013.

Parc des Princes, détail desportiques soutenant les tribunes , 1967-1972, Roger Taillibert, architecte, Berdje Agopyan, architecte D.P.L.G, ADAGP-2024.
Parc des Princes, détail desportiques soutenant les tribunes , 1967-1972, Roger Taillibert, architecte, Berdje Agopyan, architecte D.P.L.G, ADAGP-2024. Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

Rénové par Archi5, il présente un élégant arc courbé fait de toile, de verre et de métal. La médiatisation et la monétisation du sport fait aussi évoluer le stade, à l’exemple du Parc des Princes, premier du genre à intégrer des éclairages et des caméras.

Il faudra attendre 1998 pour que la France se dote d’un édifice d’envergure : le Stade de France. Pourtant, Le Corbusier et Mallet-Stevens, dont les esquisses sont à découvrir, n’étaient pas avares de projets.

Rénovation du stade de Gerland, Lyon (Rhône), 1996-1998, Albert Constantin, architecte ; René Provost, architecte consultant. Vue d’une tribune couverte.
Rénovation du stade de Gerland, Lyon (Rhône), 1996-1998, Albert Constantin, architecte ; René Provost, architecte consultant. Vue d’une tribune couverte. Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

Les nouvelles structures, pensées par les grands noms dont Herzog&de Meuron, qui signe le Matmut Atlantique à Bordeaux, se font modulables pour passer du sport aux concerts. Des lieux à reconsidérer comme de véritables monuments.

> « Il était une fois les stades ». À la Cité de l’architecture et du patrimoine, jusqu’au 16 septembre. Citedelarchitecture.fr


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