Depuis 2001, Lin Brasil se consacre exclusivement à la réédition des pièces de Sergio Rodrigues, considéré aujourd’hui comme le père du mobilier moderne brésilien. Forte d’un catalogue de 56 créations, la maison d’édition fondée par Gisèle Pereira Schwartsburd offre désormais la possibilité d’acquérir la chaise Cantù, conçue en 1958 par le maître disparu à la fin de l’été 2014.
Né à Rio de Janeiro en 1927, Sergio Rodriguez est devenu architecte en 1952 et a fondé l’OCA trois ans plus tard. Ce studio d’architecture et de design, à la fois fabricant et éditeur, voulait concevoir un mobilier contemporain, adapté aux critères édictés par le Bauhaus mais revisité à l’aune de la tradition brésilienne. Logiquement, il se tourna alors vers le bois, le « matériau naturel le plus noble » selon lui.
En marfim, une essence du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay qui rappelle le bouleau, la chaise se décline dès 1959 en une version haute, équipe d’une poignée qui facilite la prise en main sans dénaturer le design d’origine. A la manière d’un ruban, le cuir semble s’enrouler autour de la structure en bois tourné pour amplifier le confort du dossier et de l’assise agrémentée d’un mince coussin.
Baptisée en hommage au savoir-faire des fabricants italiens, Cantù tire son nom de la ville située entre Côme et Milan, alors réputée pour la qualité de production de son mobilier. Un choix presque prémonitoire puisque Sergio Rodrigues y remporta en 1961 le premier prix du concours international de mobilier avec le fauteuil Mole. Maintenus par des sangles en cuir, ses généreux coussins cherchaient alors à recréer le confort d’un hamac, l’élément traditionnel par excellence des maisons brésiliennes.