L’Italie a beau entamer la deuxième phase de son déconfinement, avec la réouverture des bars, des cafés et des restaurants, la Biennale d’architecture de Venise n’ouvrira finalement ses portes qu’au mois de mai 2021. Pour des raisons sanitaires évidentes, mais aussi des problèmes d’organisation dus à la paralysie mondiale qu’a causée la propagation du Covid-19 au cours des dernières semaines.
« Au regard des difficultés rencontrées par tous les pays, institutions, universités et studios d’architecture impliqués, concernant les expéditions de leurs travaux, les restrictions de voyage personnelles et les mesures de protection sanitaires qui sont et seront adoptées, nous avons décidé d’écouter la majorité et de reporter la Biennale. »
Roberto Ciccuto, président de la Biennale d’architecture de Venise.
Un nouveau coup dur pour l’Italie après l’annulation du Salon du mobilier milanais. D’envergure internationale, incontournable pour tous les amateurs d’architecture, l’évènement devait célébrer sa dix-septième édition en s’articulant autour d’une question centrale : « Comment vivrons nous ensemble ? ». Un thème pour le moins ironique, à l’heure de la distanciation sociale imposée, mais qui, finalement, s’avère plus pertinent que jamais.
« Nous n’avions pas envisagé la Biennale comme cela. Ni même la question “ Comment allons nous vivre ensemble ? ”. D’une certaine manière, nous sommes plutôt chanceux […]. Ce thème nous donne la possibilité de répondre immédiatement à la pandémie », relativise l’architecte libanais Hashim Sarkis, nommé aux commandes de la Biennale dans les pas d’Yvonne Farrell et Shelley McNamara.
Méconnu du grand public, malgré un succès critique qui lui a valu des récompenses pour un ensemble de logements abordable et coloré, des maisons individuelles encastrées dans les paysages de la campagne libanaise ou l’hôtel de ville de Byblos, Hashim Sarkis peut également se targuer d’avoir enseigné à Harvard, avant d’être nommé doyen du département d’architecture du Massachussets Institute of Technology. A la tête de son agence basée à Beyrouth et Cambridge depuis 1998, il avait déjà prévu de réunir les travaux de 114 cabinets d’architecture internationaux.
Dédiée au vivre-ensemble, à l’échelle de la planète, de la communauté ou de l’habitat, la programmation de l’exposition principale pourrait donc être légèrement chamboulée pour aborder la crise actuelle. Quant au pavillon français, il doit accueillir « Les communautés à l’œuvre ». Une exposition de l’architecte Christophe Hutin, qui révèle comment les habitants de Bordeaux, Soweto, Hanoi ou Détroit prennent les choses en main pour améliorer leur environnement quotidien.
Prévue en parallèle, de septembre à novembre 2020, la Biennale de Design de Venise n’a de son côté annoncé aucun report pour l’instant. On croise les doigts…