Voyage : comme au cinéma, l’Écosse en train

Du château médiéval d’Édimbourg aux vastes contrées des Highlands en passant par la renaissance du design industriel à Dundee, l’Écosse est riche de traditions qui ne cessent de surprendre.

Envie d’évasion ? Rien de tel que la découverte de l’Écosse en train. Laissez-vous bercer au rythme de l’un des trains les plus luxueux du monde, le Royal Scotsman, exploité par Belmond. Un palace sur roues qui associe au raffinement du voyage celui de visites étapes tout aussi exceptionnelles.

JOUR 1 – Édimbourg 

Dans le quartier de Grassmarket, à Édimbourg, les pubs écossais traditionnels côtoient les boutiques de créateurs indépendants.
Dans le quartier de Grassmarket, à Édimbourg, les pubs écossais traditionnels côtoient les boutiques de créateurs indépendants. DR

Accroché au sommet d’une falaise volcanique vieille de 350 millions d’années, le château d’Édimbourg offre une vue imprenable sur la ville. Il abrite aussi la pierre du destin, un bloc de grès historique utilisé lors des couronnements royaux. En redescendant Princes Street, un arrêt s’impose à la Scottish National Gallery pour admirer les œuvres de Giambattista Tiepolo (1696-1770) et le célèbre cerf du Monarch of the Glen, peint en 1851 par Sir Edwin Landseer (1802-1873). Un déjeuner sur le pouce nous attend ensuite au café de l’Eden Locke, le temps de reprendre des forces pour gravir les marches qui mènent à la galerie Collective, sise dans un ancien observatoire réhabilité en centre d’art avec boutique de design. La balade s’achève en gare de Waverley avec l’équipage du Royal Scotsman.

Vadrouiller à travers l’Écosse en train, à bord du Royal Scotsman est un luxe sans pareil. Le soir, les serveurs en livrée ont préparé une table de fête. Le chef s’affaire derrière ses minuscules fourneaux, d’où émerge bientôt un succulent repas proposé à l’assiette. Dans le salon, baptisé « observation car », un groupe de musiciens entonne des chants traditionnels écossais, tandis que l’on roule vers le nord jusque tard dans la nuit. 

JOUR 2 – Les Highlands & loch Carron 

Au bord du fleuve Ness, le château en pierre rouge d’Inverness, construit sur les ruines de celui qui servit de décor, dans la pièce de Shakespeare, au meurtre de Duncan par Macbeth.
Au bord du fleuve Ness, le château en pierre rouge d’Inverness, construit sur les ruines de celui qui servit de décor, dans la pièce de Shakespeare, au meurtre de Duncan par Macbeth. VisitScotland / Kenny Lam

Après un petit déjeuner copieux à bord, en gare de Keith (Moray), nous voilà au centre d’art d’Inverness, la capitale du Highland (division administrative qui comprend la région montagneuse des Highlands) pour découvrir les talents locaux. Quel bonheur d’explorer l’Écosse en train ! On chemine doucement le long du fleuve Beauly et de la rivière Bran. Par la fenêtre, les habitations se font plus rares, remplacées par des collines arides aux sommets enneigés. Au bout de quelques heures, la végétation reprend ses droits et, à l’horizon, le loch Carron annonce l’arrivée dans le village de pêcheurs de Plockton.

Une courte promenade dans la baie fleurie et nous rejoignons une petite embarcation sur les traces d’une colonie de phoques tandis que les chalutiers s’éloignent vers les bancs de saumons et de truites de mer. Au milieu des îlots, les paysages marins tant aimés de l’écrivain JM Barrie évoquent le Nerverland de sa création, Peter Pan. Le soir, le roulis du wagon berce les convives endormis dans des cabines au style rétro, richement décorées de bois précieux et d’ouvrages en marqueterie. 

JOUR 3 – L’archipel des Hébrides

Cerfs élaphes, aigles royaux et hérons cendrés comptent parmi les animaux sauvages que l’on peut apercevoir autour des chutes d’eau des Fairy Pools.
Cerfs élaphes, aigles royaux et hérons cendrés comptent parmi les animaux sauvages que l’on peut apercevoir autour des chutes d’eau des Fairy Pools. VisitScotland / Kenny Lam

Explorer l’Écosse en train est aussi l’occasion de l’admirer de nuit. Un panneau indique Kyle of Lochalsh, terminus du réseau ferroviaire écossais. C’est donc à pied, à la lueur de l’aurore, que nous rejoignons l’île de Skye via un interminable pont qui surplombe le loch Alsh. Un mélange de brume et de lumière donne au paysage un aspect irréel… En face, les ruines du château de Caisteal Maol évoquent la légende de Saucy Mary, une princesse norvégienne enterrée sur l’île. La visite de l’Old Man of Storr (« vieil homme du Storr »), monolithe de 55 mètres, et des Fairy Pools, mythiques chutes d’eau translucides, achève la traversée féerique de l’archipel des Hébrides.

La fin d’après-midi est consacrée au château de Ballindalloch, une forteresse qui abrite le clan des Macpherson-Grants depuis 1546. Surnommé « la perle du Nord », le domaine compte aussi un troupeau de bœufs Aberdeen Angus et une distillerie. De retour à bord du Royal Scotsman, notre sommelière éduque les convives aux saveurs des grands whiskys. Nous nous endormons en cabine, ivre de souvenirs, à la station Boat of Garten. 

JOUR 4 – Le parc national des Cairngorms & Dundee

À Glamis, le château abrite une vaste collection d’armes du Moyen Âge ainsi que quelques fantômes !
À Glamis, le château abrite une vaste collection d’armes du Moyen Âge ainsi que quelques fantômes ! Glamis castle

Aujourd’hui, le programme est chargé ! Il commence par une balade le long du fleuve Spey, suivie d’une initiation ludique au tir au pigeon d’argile dans le sublime domaine de Rothiemurchus, près d’Aviemore. Le déjeuner est l’occasion de s’arrêter à l’hôtel Fife Arms, folie artistique de la galerie Hauser & Wirth, situé à Braemar. Ici, les spécialités écossaises se dégustent au milieu d’œuvres de Pieter Brueghel, de Pablo Picasso et de Lucian Freud.

Une promenade dans les landes environnantes avant que les routes sinueuses du parc national des Cairngorms ne nous mènent au château de Glamis. De nombreux fantômes hantent encore la demeure fictive de Macbeth et maison d’enfance de la reine mère. Certaines nuits, on entendrait même Earl Beardie, le comte de Crawford, jouer aux cartes avec le diable, emmuré derrière la grande salle voûtée… Le soir, nous goûtons le menu créatif du chef Jamie Scott dans son restaurant The Newport, avant de prendre un dernier cocktail au bar de l’hôtel Indigo, à Dundee, de l’autre côté du pont. 

JOUR 5 – Dundee & Jupiter Artland

Arrêt obligatoire à la distillerie de Glenturret, qui propose depuis l’été 2021 la table gastronomique The Glenturret Lalique.
Arrêt obligatoire à la distillerie de Glenturret, qui propose depuis l’été 2021 la table gastronomique The Glenturret Lalique. DR

Le V&A Dundee, antenne du Victoria and Albert Museum spécialisée dans le design, abrite de nombreuses pièces, dont l’Oak Room, un intérieur créé par Charles Rennie Mackintosh. Bâti par l’architecte japonais Kengo Kuma en 2018 et désormais soutenu par la marque de whisky The Dalmore, le musée est pensé comme un coup de pouce à l’économie locale sur le modèle du Guggenheim de Bilbao. Nous voilà près de Crieff, au restaurant The Glenturret Lalique, où le chef Mark Donald prépare des mets inspirés par le whisky distillé en contrebas. Un régal !

Nous repartons en début d’après-midi vers le pont ferroviaire du Forth, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il nous reste juste assez de temps pour visiter Jupiter Artland, un immense parc de sculptures doté d’une trentaine d’œuvres monumentales signées Joana Vasconcelos, Christian Boltanski, Marc Quinn ou encore Rachel Maclean. La grotte sensorielle des designers Formafantasma en collaboration avec la marque de spiritueux X Muse vaut notamment le détour. La nuit tombe alors que nous rejoignons la capitale écossaise, pour admirer une dernière fois l’architecture néogothique baronniale depuis les fenêtres du majestueux hôtel Balmoral, typique d’Écosse.

> Pour organiser un voyage à travers l’Écosse en train, rendez-vous sur visitscotland.com

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