Chaque projet de Capucine Guhur est une quête. Un entrelacement entre les différentes formes artistiques, les contes et la réalité, le passé et le présent. De sa Bretagne natale à l’effervescence de Paris en passant par la ville méditerranéenne de Marseille, la designer se nourrit de leur énergie culturelle pour faire surgir des créations aux lignes intemporelles. À l’image de sa collection de luminaires Kanol, elle revient sur Le Dernier repas, un projet méditerranéen qu’elle explore avec « Entracte » sous différentes formes et une nouvelle matière. Focus sur la première collection de mobilier de Capucine Guhur pour Kolkhoze.
Une entrée en matière théâtrale
« Le théâtre m’accompagne depuis toujours ». Chez Capucine Guhur, c’est en effet une histoire de famille. Son enfance est baignée par la création et l’entrecroisement des formes artistiques. Ses projets sont naturellement empreints de cette discipline, tant dans les silhouettes que dans les mises en scène et les noms accordés. Sa dernière collection ne déroge pas à la règle. Instant de repos qui nous écarte du monde imaginaire du théâtre, l’entracte est aux yeux de la designer une pause, un moment de respiration. « J’aime cette notion de temps de suspension et de réunion que l’on retrouve par exemple lors d’un repas. »
Un écho puissant à son Dernier repas qui, à la Villa Noailles en 2021, dévoilait une interprétation personnelle, de la scène mythologique entre Ulysse et Calypso. Exempte d’êtres humains, cette tablée offrait pourtant la sensation de sa présence, ou de son passage récent.
La collection Entracte est le souhait de redonner un souffle à cet objet, et cela par la matière. La créatrice s’est ainsi tournée vers le travertino Albastrino. Une matière noble dont elle découvre des qualités physiques uniques. Sa particularité ? Une surface irrégulière, entre cavités et aspérités, qui lui permet de décliner la silhouette originale de la table, en tabouret, en console, et de jouer sur les contrastes. Le piètement de la table semble alors taillé à même la roche, alors que le plateau apparaît sous des lignes pures et polies. Ce nuancier de texture, de la douceur à la rugosité, marque cette collection d’un nouveau récit.
Un design conteur d’histoires
Comme une pièce de théâtre, les projets de Capucine Guhur racontent une histoire. Pour elle, créer ne s’arrête plus au simple geste du dessin. Les lignes qu’elle trace au fusain suivent le fil d’un conte qui se développe dans son esprit puis dans son atelier en Bretagne, aux côtés de multiples disciplines artistiques. Développé auprès de Thibaut Van den Bergh, fondateur de la galerie Kolkhoze et des maîtres artisans des Ateliers Saint-Jacques, Entracte poursuit les recherches de Capucine Guhur, entre intemporalité des lignes et modelage des matières. Clôturant l’année 2022, elle augure une nouvelle année pleine de perspectives. Une nouvelle agence, des collections de mobilier et des scénographies de court-métrages qui l’amènent à traverser de nouvelles disciplines sous le prisme du théâtre.