Interview : Jean-Marie Massaud fête les 10 ans de son best-seller Flow

En 2009, Jean-Marie Massaud débarque chez l’éditeur MDF Italia avec une assise à coque qui apporte une touche contemporaine au travail initié par Eero Saarinen et les Eames. La Flow trouve vite son public et se retrouve déclinée dans de multiples versions. A l’occasion de son 10e anniversaire, son papa s’est confié à IDEAT…

Jean-Marie Massaud devant le stand MDF Italia au Salone del mobile de Milan, en avril 2019.
Jean-Marie Massaud devant le stand MDF Italia au Salone del mobile de Milan, en avril 2019. DR

Quel regard portez-vous sur le design de votre chaise Flow, dix ans après sa sortie ?
Au départ, je me suis simplement dit que qu’il fallait profiter de l’outil industriel exceptionnel de MDF Italia pour gagner en confort naturel. Je suis donc parti sur une chaise enveloppante. J’avais en tête la Tulip chair de Saarinen, qui est sublime mais son style est très organique, débordant. L’idée était donc de se demander comment améliorer ce confort en le nettoyant du langage de Saarinen et des scories de l’histoire. Je voulais également garder l’épure, un élément central de l’ADN de MDF Italia. Dès le début, j’ai imposé des pieds en « charpente », presque rustiques, pour rendre le minimalisme de MDF Italia capable d’incarner une valeur patrimoniale. La variété de la gamme était cruciale pour permettre aux décorateurs de faire leur choix. Plutôt que de créer une icône à accepter telle quelle, il fallait créer un vocabulaire de base qui permette à chaque architecte d’inventer sa propre histoire.

En dix ans d’existence, la Flow a été déclinée en de multiples versions : pied central divisé en quatre, entièrement ou partiellement revêtue, innombrables couleurs et matières…
En dix ans d’existence, la Flow a été déclinée en de multiples versions : pied central divisé en quatre, entièrement ou partiellement revêtue, innombrables couleurs et matières… DR

A quoi tient le confort de la Flow ?
Le confort est conditionné par la dimension du duvet qui n’est pas quelque chose de tendu à la manière du Knoll des sixties. J’ai toujours dans mes bagages une micro-doudoune en Gore-tex. Au nord du Japon, vous pouvez attrapez un coup de froid dès votre arrivée ! Ce moelleux de la micro-doudoune, vous le mettez sur une chaise et cela suffit pour lui donner le confort nécessaire. Il existe aussi une version de la Flow en cuir naturel qui lui donne un air très bourgeois, très raffiné. Vous savez, on ne réinvente pas toute sa vie. Quand vous avez défini la forme idéale, celle qui vous cale le dos, nul besoin de la réinventer…

La chaise Flow et son revêtement en cuir naturel, à droite.
La chaise Flow et son revêtement en cuir naturel, à droite. DR

Est-ce qu’aujourd’hui la Flow est faite de la même façon qu’il y a dix ans ?
Même si en apparence la famille est restée la même, certaines choses non visibles ont évolué. Il n’y a par exemple plus de scratch pour enlever la housse. C’est important parce que tous les six mois, elle part à la machine à laver. Aujourd’hui, il y a juste une vis en dessous avec une contre-coque qui s’enlève. Nous sommes dans l’amélioration constante et dans la diversification mais pas pour tirer le fil de la recette. C’est juste que cette forme est confortable. C’est devenu une sorte d’icône…