Le Bauhaus, source d’inspiration des nouveaux tapis de Jan Kath

Les tapis du designer allemand sont réalisés à la main à Katmandou, au Népal. Un art où l’intelligence manuelle a toute sa place. Dans sa dernière collection, « Adja », on décèle toutes les variations poétiques d’une laine naturelle, travaillée très loin des standards industriels.

Jan Kath est reconnu pour ses réinterprétations des tapis traditionnels, où les volutes des tapis d’Orient sont bousculées d’auras psychédéliques et de halos d’aurores boréales. Fils et petit-fils d’importateurs de tapis, il s’est familiarisé très jeune aux techniques de tissage, faisant du Népal sa deuxième patrie.


Lire aussi : 7 tapis au motifs ethniques qui rhabillent nos intérieurs


Nouer des liens

Le savoir-faire du tapis noué le fascine, pour la capacité qu’ont les artisans à fondre les couleurs avec une grande subtilité. C’est dans cette veine qu’il a imaginé la collection « Adja », qui rend hommage aux variations subtiles que procure le travail de la main.

Les dessins géométriques des tapis « Adja » imaginés par Jan Kath sont inspirés du Bauhaus.
Les dessins géométriques des tapis « Adja » imaginés par Jan Kath sont inspirés du Bauhaus. DR

Véritable retour aux sources, elle valorise le processus artisanal, qui, de l’élevage du mouton au travail du tisserand, produit un résultat changeant, vibrant, où la beauté vient se nicher dans l’imperfection. Dans le détail, les dessins sont graphiques, avec de grands aplats de couleur géométriques inspirés du Bauhaus.

Un support idéal pour montrer que les tapis noués ne livrent jamais un aspect monochrome. C’est l’effet abrash, dont Jan Kath loue tout le sens. « Le mot abrash vient de l’arabe et signifie “nuageux”, “tacheté” », dit-il. Il évoque les irrégularités légères dans une couleur.

Tapis de qualité

Cette particularité est vue par les connaisseurs comme un signe de qualité. Seule la laine de haute montagne, peignée et filée à la main, a cette singularité matérielle et peut produire cet effet. L’altitude à laquelle les moutons broutent dans l’Himalaya, la composition de leur nourriture et les conditions climatiques ont une influence sur sa qualité et sa teinte.

Les aplats de couleur ne sont pas tout à fait monochromes, reflets du tissage à la main et des variations subtiles de la laine artisanale des montagnes du Tibet.
Les aplats de couleur ne sont pas tout à fait monochromes, reflets du tissage à la main et des variations subtiles de la laine artisanale des montagnes du Tibet. DR

Les autres particularités sont causées par la filature et le processus de teinture manuels ainsi que le séchage au soleil. Avant de parvenir à l’atelier de Katmandou, les laines sont descendues des pâturages tibétains à dos de yack, puis colorées avec des pigments naturels.

Un mètre carré de tapis nécessite 250000 nœuds coulants de laine ou de soie, exécutés à la main et à la verticale sur une chaîne. C’est d’ailleurs ce qui captive Jan Kath : « Dans cette collection, la star, c’est le nœud ! »


Lire aussi : Les tapis se font un dégradé cette saison

The Good Spots Destination Allemagne