L’Île Maurice a rouvert ses frontières en octobre 2021. Le pays a profité de ces mois sans touristes pour retaper, remodeler ou tout simplement construire les infrastructures touristiques, tandis que la population a diversifié ses activités : une bonne nouvelle pour les arts manuels. Jusqu’alors perçu comme une source de rémunération peu viable, l’artisanat mauricien intéresse de plus en plus les jeunes. Une filière mise en avant dans les hôtels Beachcomber depuis le lancement du groupe en 1952.
Les hôtels Beachcomber
Pionnier de l’hôtellerie mauricienne — le groupe a été créé en 1952 —, Beachcomber essaime pas moins de huit adresses sur l’Île Maurice. Loin des logiques d’un tourisme de masse, c’est dans une démarche vertueuse et respectueuse de l’environnement que chacun de ses hôtels s’inscrit. Recyclage de l’eau, réduction du débit des éviers et douches, abolition du plastique et des produits à usage unique (dans la mesure du possible)… Si aucune destination accessible en vol long courrier ne peut se targuer d’être exemplaire en matière d’écologie, les efforts menés par Beachcomber n’en sont pas moins louables.
Huit hôtels donc, pour autant de possibilité de séjours. L’ADN du groupe coule bel et bien dans les veines de chacun de ces établissements d’exception — on retrouve notamment la même idée mise en avant des extérieurs et une localisation toujours proche de l’océan — mais chaque adresse offre une perspective différente. Autre point commun entre les escales : la présence de nombreuses pièces artisanales, d’un porte-savon à une suspension, majoritairement issues du programme Beautiful Localhands (voir ci-dessous) qui aide les artisans locaux à vivre de leur savoir-faire.
La nature et l’artisanat : deux piliers pour Beachcomber
Bâtis avant que l’Île Maurice ne devienne un paradis touristique, les adresses du groupe ont imposé leur standard. Généreux par leur taille — souvent plusieurs hectares nécessitant des voiturettes pour se déplacer —, ces hôtels n’en demeurent pas moins des havres de paix, ancrés dans leur territoire. Au Dinarobin, doté de 172 suites et 3 villas, la montagne Morne-Brabant qui borde la propriété est mise en avant de toutes les façons possibles ; de la lucarne de salle de bains à l’orientation des transats de la piscine. Aucun bâtiment de plus de deux étages n’a été construit afin de ne pas obstruer la ligne tracée par les cocotiers.
Au Dinarobin comme dans les autres adresses Beachcomber, et d’autant plus à l’hôtel Paradis voisin, la décoration s’oriente vers les matériaux endémiques (bois, pierre, lin). A la fois pour une question esthétique mais aussi pour soutenir le commerce local. S’ils ne sont pas toujours réalisés dans les ateliers de l’association Beautiful Localhands, les meubles sont en grande majorité produits sur l’île par des marques locales.
Côté style, les hôtels Beachcomber répondent au folklore local avec des lignes simples, des jeux de clair-obscur et une importance particulière portée au blanc.
Beautiful Localhands inspire l’Île Maurice
Beautiful Localhands, projet social à but non-lucratif, a été créé en 2006 afin d’accompagner des artisans locaux (une cinquantaine dans le projet), souvent issus de milieux vulnérables, afin qu’ils puissent accéder au marché touristique et écouler leurs produits. Ceux-ci sont ensuite revendus sur les marchés locaux, dans les adresses Beachcomber ou envoyés aux différentes marques internationales qui passent commande à l’atelier.
Pourquoi avoir monté une telle initiative ? Profondément impliqué dans le développement de son île et l’éclosion de ses talents, Beachcomber a créé en 1999 la Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED) afin de soutenir le processus d’intégration sociale et économique des groupes vulnérables, dont Beautiful Localhands dépend. Ma population locale est invitée à venir utiliser les fours, tourneurs ou autres soudeuses de l’association afin de faciliter leur insertion dans le monde créatif professionnel. Ainsi, vanniers, céramistes et créateurs de bijoux se retrouvent autour d’une même vocation : créer à partir de matériaux locaux et vertueux, qu’ils soient upcyclés ou recyclés.
Quel artisanat à l’Île Maurice ?
Sophie Muthens a la charge du projet Beautiful Localhands. Si elle cite les feuilles de vacoas, la noix de coco et le bois flotté comme ressources privilégiées de l’artisanat traditionnel mauricien, elle admet que son style global s’est uniformisé pour répondre à la demande du tourisme. Grâce à l’association, les artisans sont encouragés à laisser libre court à leur imagination dans le but de séduire les contracteurs extérieurs qui parcourent en permanence les catalogues mis à leur disposition par Beautiful Localhands. Lesquelles créations sont souvent façonnées à partir de matières recyclées glanées dans les hôtels Beachcomber, comme chutes de tissus, des magazines ou encore des bouchons en liège.
La jeunesse est aussi un élément clé de ce renouveau. « Nous constatons un intérêt grandissant de la part des jeunes pour les métiers liés à l’artisanat et des arts manuels en général. Avec la Covid-19, les fermetures de frontières, les difficultés à s’approvisionner ailleurs et l’augmentation du fret, il y a un regain d’intérêt pour la consommation locale, et donc l’artisanat » explique Sophie Muthens, ravie de voir se rajeunir une part des effectifs de son association. « Beautiful Localhand s’est associée l’année dernière à une institution de formation, la Fashion and Design Institute. Cette collaboration a permis à des jeunes de se voir accompagnés sur la partie design de leurs produits, et ainsi développer leur propre style.
Ainsi, Maurice pourrait voir éclore des marques d’envergure internationale dans les prochaines années. En attendant, Beachcomber et son association poursuivent leurs engagements et bénéficient positivement de la réouverture des frontières de l’île pour diffuser leur artisanat.
Se rendre à l'Île Maurice
La compagnie française Corsair opère des vols au départ de Paris Orly, Nantes, Marseille, Lyon et Bordeaux à bord d’appareils plus respectueux de l’environnement (réduction des émissions carbonées et de l’empreinte sonore).
- Paris/ Île Maurice à partir de 686€ TTC (A/R en classe éco avec un bagage en soute).
- Marseille/ Île Maurice à partir de 745€ TTC (A/R en classe éco avec un bagage en soute).