Le 31 mars, la nouvelle, venue de la BBC, est tombée brutalement : Zaha Hadid s’était éteinte à l’âge de 65 ans d’une crise cardiaque alors qu’elle était hospitalisée à Miami pour une bronchite. Stupeur, tristesse et tremblements ont immédiatement agité le milieu et les réseaux sociaux tant la star irako-britannique, radicale et sans complaisance, a marqué de son empreinte l’architecture contemporaine.
Née en 1950 à Bagdad, elle a d’abord étudié les mathématiques à l’université américaine de Beyrouth. Diplômée de la prestigieuse Architectural Association School of Architecture de Londres, elle crée son agence en 1979 dans la capitale britannique. Elle débute sa carrière par de longues années sans construire. Ses dessins sublimes ont révolutionné la représentation de l’architecture, impressionné la terre entière et ainsi forgé sa notoriété. Quand elle commence à bâtir, les commandes s’enchaînent à un rythme effréné aux quatre coins du monde, souvent pour le meilleur, parfois pour le pire. Rarement la disparition d’un architecte n’aura suscité autant d’émoi et une telle pluie d’hommages. Tous les plus grands y sont allés de leur déclaration pour honorer la mémoire de celle qui avait su se faire une place parmi les ténors. Zaha Hadid était respectée de ses confrères, et il n’était pas uniquement question d’architecture. Tous ont exprimé leur peine immense. « Une combinaison de beauté et de force, une femme incroyablement drôle et généreuse » pour Rem Koolhaas ; « un diamant de l’architecture » pour Wolf D. Prix, de Coop Himmelb(l)au ; « une personnalité très appréciée qui avait su créer un langage unique » pour Frank Gehry… « Personne n’a eu autant d’impact qu’elle », a confié Richard Rogers.
Prix Pritzker en 2004, Praemium Imperiale en 2009 et médaille d’or du Royal Institute of British Architects en 2016, elle est la première femme à figurer dans le cercle très fermé des starchitectes. Visionnaire, avant-gardiste, elle laisse derrière elle des bâtiments emblématiques, innovants, surprenants, souvent décriés, toujours photogéniques, qui ont bousculé les codes de la géométrie et marqué l’histoire de l’architecture contemporaine, comme en témoignent le diaporama suivant.