Happy Birthday Artcurial !

En quinze ans, la maison de vente aux enchères Artcurial est devenue une actrice clé et iconoclaste du marché de l’art, notamment grâce au design. Explications avec Fabien Naudan, son vice-président.

Vous avez créé le département design d’Artcurial (@artcurial__). Comment l’avez-vous vu évoluer ?
Quand j’ai lancé ce département au début des années 2000, c’était un milieu de niche. Les gens de l’art ne dépensaient pas dans le mobilier. Suite à la création de foires comme Design Miami et des ventes aux enchères d’art et de design, les acheteurs d’artistes tels que Christopher Wool se sont intéressés aux meubles de Jean Prouvé et de Marc Newson. Étant moi-même collectionneur, j’ai donc voulu faire les ventes que ­j’attendais, avec des pièces de 200 à 200 000 euros.

En quoi vos ventes de design sont-elles originales ?
Aucune vente ne ressemble à une autre. L’appétence du marché nous a incités à concevoir des ventes sur les intérieurs du XXe siècle (la prochaine aura lieu le 28 avril, NDLR), des ventes de prestige et des ventes thématiques qui nécessitent près d’un an et demi de recherche et de sélection pour créer des catalogues didactiques, à l’image de « Chandigarh Project » (sur le mobilier de Pierre Jeanneret), « La Collection idéale » (20 objets iconiques du design) et « Ron Arad: Masterworks ». Actuellement, nous concevons des ventes sur les thèmes de la provenance et de la ligne, qui mixeront design et arts graphiques.

Quelle est votre spécialité en art ?
« Urban Anthology » célébrera, le 25 avril, les 10 ans du pôle Urban Art, dont nous sommes leader depuis notre vente monographique consacrée à JR en 2006. Nos résultats remarquables (plus de 200 millions d’euros de ventes en 2016) sont aussi dus aux collections d’art dispersées, comme celle de Michel Fedoroff, qui a soutenu la jeune scène française.

Votre devise ?
L’amour du risque ! Ne rien considérer comme préétabli. Nos experts sont des passionnés avant tout, comme Aldric Speer, qui s’occupe du design scandinave (prochaine vente le 6 juin).

Un coup de cœur ?
Une œuvre de Banksy qui sera en vente le 6 juin (« The Banksy Years »). C’est une fausse stèle en granit avec une citation volée à Picasso : « The bad artists imitate, the great artists steal. » (« Les mauvais artistes imitent, les grands artistes volent. »). Estimation : 250 000 euros.

www.artcurial.com