Guide : Un week-end à Marseille, nos adresses déco-design à ne pas manquer

Que faire lors d'un séjour dans la Cité Phocéenne ? La ville, en perpétuel mouvement, foisonne de nouvelles adresses et de lieux qui se réinventent. Pas facile donc de s'y retrouver ! Visite au pas de course avec IDEAT.

Multiculturelle, solaire, rugueuse… Marseille est inclassable. Les influences s’y entrechoquent et produisent un univers à part, régi par ses propres lois. Les feux rouges et les masques semblent facultatifs, on « chale », on « pite »… S’il est impossible de déchiffrer la ville, IDEAT a tracé pour vous les contours d’un week-end à Marseille placé sous le signe du design. Promis, on va pas t’emboucaner, fada !


Le spot : New Hotel Le Quai

Rares sont les adresses qui peuvent se targuer d’avoir le Vieux-Port comme toile de fond. En passant le flambeau à ses filles, Georges Antoun a permis à sa collection d’hôtels de s’ancrer dans leur époque. Camille à la déco, Caroline aux opérations : le duo opère doucement le renouveau de l’établissement. Récemment réouvert dans son nouvel apparat, New Hotel Le Quai incarne le melting-pot marseillais. Mêlant les clins d’œil aux bistrots parisiens dans son lobby à une décoration inspirée des couleurs de l’Afrique de l’Ouest, l’adresse rend hommage à Hannah et Jean Antoun, les grands-parents de Camille et Caroline, arrivés à Marseille en 1903 comme de nombreux autres émigrés, qui ont fait la richesse culturelle de la ville.

Record de chaleur dans cette jolie chambre (climatisée) du New Hotel Le Quai.
Record de chaleur dans cette jolie chambre (climatisée) du New Hotel Le Quai. Yann Audic

48 chambres charmantes et chaleureuses sont dispersées sur six étages. Pour s’offrir le luxe de la meilleure vue : réclamez la 604 ! Trois coloramas s’offrent au choix : un mélange ocre et épicé, référence aux terres arides d’Afrique, un océan Majorelle ou un rose à la Ricardo Bofill époque Muralla Roja. Bref, une transatlantique qui s’exprime aussi par la foison des matériaux employés (bois, rotin, métal, jonc tressé…). Le mobilier, quant à lui, est en grande partie issue du catalogue Ligne Roset, une autre aventure familiale avec laquelle les Antoun ont tissé un partenariat singulier. Les chaises, fauteuils et bureaux de Pierre Paulin parsèment le lobby, les parties communes, paliers et chambres.

> New Hotel Le Quai. 2, place Gabriel-Péri, 13001 Marseille. Tél : 04 91 99 23 23.


La vue de votre week-end à Marseille : Tuba Club

Parce qu’il a fait grand bruit à son ouverture, Tuba Club attire tel un aimant ou rebute carrément. Ceux qui iront y tremper un orteil se verront récompensés de l’une des plus belles vues sur la grande bleue et d’un repas somme toute très honnête. Si le soleil couchant s’ajoute tel un pourboire obligatoire sur l’addition finale, force est d’avouer qu’il le vaut bien.

Entre chien et loup, Tuba Club s’éveille, côté nuit ou côté table, à la lueur du jour…
Entre chien et loup, Tuba Club s’éveille, côté nuit ou côté table, à la lueur du jour… Florian Touzet

La route est longue pour se rendre jusqu’aux Goudes. Alors, pour ceux qui n’auraient pas la force d’affronter les bouchons du retour, Tuba cache cinq chambres infusées de simplicité qui jouent avec l’imaginaire de l’ancien club de plongée. Tuyaux de douche façon arrosage, palmes pendues aux patères, lampes en cordage… Le décor de Marion Mailaender est une réussite : la designer marseillaise a fait de l’ancien repaire de Jacques Mayol un lieu de vie aussi kitsch qu’élégant, en contrebalançant ses clins d’œil rétro avec des références pointues (porte-manteaux « Pipe » de l’artiste Elvire Bonduelle, carreaux de salle de bains de Southway Studio…).

… et offre l’une des plus belles vues à savourer lors d’un week-end à Marseille.
… et offre l’une des plus belles vues à savourer lors d’un week-end à Marseille. Florian Touzet

> Tuba Club. 2, boulevard Alexandre-Delabre, 13008 Marseille.


La boutique déco : Maison Sériès

Depuis 1920, les Sériès campent sur leur position de pionniers du papier-peint à Marseille. La légende se crée alors que la décoration passe d’abord par les murs. Elle mute à chaque passation de pouvoir, chaque membre de la famille appliquant à la maison sa vision. Reprise depuis le début de l’année par la nièce du patron précédent, Maison Sériès arbore une nouvelle scénographie, résolument contemporaine et adaptée aussi bien aux architectes qu’aux avides de déco.

Brique naturelle aux murs, béton rose au sol, éditeurs historiques et maisons nouvelles : l’art du trait d’union entre les époques et les styles est ici parfaitement maîtrisé.
Brique naturelle aux murs, béton rose au sol, éditeurs historiques et maisons nouvelles : l’art du trait d’union entre les époques et les styles est ici parfaitement maîtrisé. Florian Touzet

L’espace du 108, rue de Breteuil a été complètement repensé sous la houlette de la maîtresse des lieux, Amélie, accompagné de l’architecte Julien Fuentes. Dépouillé de toute fioriture, il n’affiche aux murs que l’essentiel : ses revêtements, en version encadrée. Une astuce de mise en valeur que certains clients ont même adopté chez eux ! Cette nouvelle mouture révèle le caractère brut du lieu originel et laisse respirer les dizaines de milliers de références de tissus et papiers-peints sélectionnées chez les éditeurs historiques et maisons émergentes (Maison Thévenon, Pierre Frey, Slowdown Studio…). Un atelier de conseil et de confection propose aussi aux clients une réponse sur-mesure à leurs envies.

> Maison Sériès. 108, rue de Breteuil, 13006 Marseille. Tél. : 04 91 37 24 95.


Des créatrices made in Marseille : Sarah Espeute et Laure Amoros

En parallèle de son dynamisme économique, la scène créative marseillaise explose. Collectifs hybrides, initiatives artistiques, labels originaux… Les rues de la Cité Phocéenne fourmillent d’idées. Parmi elles, Sarah Espeute, jeune designer qui s’est faite remarquée sur Instagram grâce à ses nappes brodées réalistes. Dans son atelier industriel, elle pose les jalons de sa marque Œuvres Sensibles, qui, bien que construite sur la notoriété de ces habits domestiques, évoluera autour de l’art de vivre en général. Affaire à suivre…

Déjeuner avec des œillets, par Sarah Espeute.
Déjeuner avec des œillets, par Sarah Espeute. Sarah Espeute

Laure Amoros travaille quant à elle le bois. Une matière souvent reléguée au second plan qui a pourtant beaucoup à offrir. Communicante reconvertie, la jeune Biterroise, désormais rattachée au port de Marseille, est une auto-didacte. Elle imagine et dessine des objets de la maison et du quotidien (soliflores, chandeliers, panières à fruits…) que produit ensuite son père. Cette jolie affaire de famille porte le nom d’Oros, un trait d’union filial qui conjugue artisanat traditionnel et esprit contemporain.

La collection de soliflores par Oros.
La collection de soliflores par Oros. Laure Amoros

L’instant arty : Double V Gallery

C’est dans le quartier des Antiquaires que Nicolas Veidig-Favarel a ouvert en 2016 sa galerie d’art. Guidé par l’envie de faire grandir des talents plutôt que composer une équipe bankable, l’entrepreneur œuvre depuis à dénicher les étoiles artistiques de demain et à les accompagner jusqu’au bout du chemin. Jolie halte climatisée bienvenue lors d’un week-end à Marseille, la Double V Gallery propose des accrochages inédits lisibles par les plus néophytes. Depuis le 8 juillet, Arsène Welkin y présente sa peinture figurative, presque naïve, le temps de son premier solo show.

Maximilien Pellet, ici exposé, fait partie de la dream team Double V Gallery.
Maximilien Pellet, ici exposé, fait partie de la dream team Double V Gallery. Double V Gallery

La galerie s’est d’ailleurs récemment dupliquée à Paris, où Nicolas Veidig-Favarel expose ses poulains sur le même schéma. Planquée rue Chapon, en plein cœur du Marais arty, la Double V Gallery investit un nouveau « white cube » qui devient le théâtre des œuvres vibrantes de ses artistes, à commencer par son accrochage inaugural confié à Caroline Dénervaud.

> Double V Gallery. 28, rue Saint-Jacques, 13006 Marseille. 


La pause gourmande de votre week-end à Marseille : Carlotta With

En s’installant son activité de traiteur au 84, boulevard Vauban, Charlotte était loin d’imaginer que cet ancien bistrot désuet deviendrait l’un des spots les plus cool du quartier. Elle fait appel à son cousin, architecte, pour l’aider à aménager sa cuisine au mieux. Un mur, puis deux, tombent. On se rend compte que l’espace a été complètement camouflé. Le (faux) plafond y passe aussi : il étouffait la hauteur véritable du lieu.

Halte imposée chez Carlotta With pour un week-end à Marseille healthy.
Halte imposée chez Carlotta With pour un week-end à Marseille healthy. Maki Manoukian

Trois ans plus tard, l’adresse a retrouvé son lustre d’antan avec lequel Charlotte a su composer afin d’y ajouter un café « déli » ouvert en continu. Dans cette cathédrale industrielle, s’échangent brioches délicieuses sandwiches ultra-sains — les pains sont directement façonnés à partir de levain artisanal dans les cuisines — et salades gourmandes composées à 100 % avec des ingrédients grandis sous le soleil des Bouches-du-Rhône. Cet été, les étagères fraîchement posées accueilleront « les essentiels d’un placard gourmand et sain » (tartinables, gressini, huiles…) prêts à l’emploi pour filer à l’apéro…

> Carlotta With. 84, boulevard Vauban, 13006 Marseille.