Exposition Cosmos : quand le design rencontre l’espace

Inspiré par les trous noirs, les nébuleuses et les ondes gravitationnelles, le design a désormais la tête dans les étoiles comme le montre cette exposition belge.

Marie Pok, directrice du Centre d’innovation et de design au Grand-Hornu, en Belgique, a conçu l’exposition Cosmos Design d’ici et au-delà pour mettre en lumière les créations inspirées par l’espace. En collaboration avec Thomas Hertog, cosmologue et physicien belge.

Un voyage interstellaire

La fascination pour le cosmos est certainement la chose la mieux partagée au monde. Que l’on soit scientifique ou non, notre admiration, souvent mâtinée de vertige, se révèle totale. En littérature, musique, arts visuels ou vivants, les créateurs de tout bord y succombent. Et les productions des designers et des plasticiens exposés au CID-Grand-Hornu contribuent, elles aussi, à faire connaître les questions liées à l’univers.

Dans la pénombre du Magasin aux foins, le visiteur est invité à s’interroger sur l’infiniment petit et l’infiniment grand à travers le film de Charles et Ray Eames, Powers of Ten (1977), où l’œil de la caméra part d’une nappe de pique-nique pour s’élever dans l’espace et redescendre ensuite sur terre, jusqu’à filmer un atome de carbone. L’aile droite des Écuries nous rafraîchit la mémoire : le récit de la naissance de notre système solaire, il y a 4,6 milliards d’années, oscille entre science et poésie. L’évocation des galaxies représente la toile de fond idéale pour décrypter les lois de la physique qui nous gouvernent. Et les designers, sans se substituer aux scientifiques, livrent leur vision du cosmos. Certains se sont déjà penchés sur l’exploitation minière extraterrestre.

Black Hole Rug (2016), en laine de Nouvelle-Zélande, de Daniel Malik, à gauche. Luna Wool Rug (1979), en laine de Nouvelle-Zélande, de Verner Panton (1926-1998), à droite.
Black Hole Rug (2016), en laine de Nouvelle-Zélande, de Daniel Malik, à gauche. Luna Wool Rug (1979), en laine de Nouvelle-Zélande, de Verner Panton (1926-1998), à droite.

Des reproductions réalistes

De son côté, Studio Nucleo reproduit à l’aide d’une imprimante 3D, dans un sable semblable au régolite (la poussière de terre ou de roche qui recouvre la Lune), du mobilier de la marque Driade. Quant à leurs confrères libanais de Ghaith&Jad, s’ils ont créé les socles incurvés de l’exposition, c’est pour illustrer la théorie de la relativité d’Albert Einstein, soulignant la courbure de l’espace-temps du fait des masses et de l’énergie qu’il contient.

Qu’importe les objets, l’ivresse du sujet est réelle : un tapis de 1979, signé Verner Panton, suffit à évoquer l’époque du Space Age ; un magnifique appareil d’Oscar Lhermitte, Alex Du Preez et Peter Krije, s’il ressemble à une lampe, figure la Lune en modèle réduit, le but étant de montrer ses trajectoires et celles du soleil (matérialisé par un anneau de LED). Tout cela à une heure de Lille. 

> Exposition Cosmos. Design d’ici et au-delà ». Au Centre d’innovation et de design au Grand-Hornu, Belgique, jusqu’au 27 février. Cid-grand-hornu.be

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