Le travail d’orfèvre d’Eva Jospin pour Ruinart

Zoom sur les œuvres d'Eva Jospin, de véritables trompe-l'œil en trois dimensions.

De l’infiniment grand – les architectures de « Palazzo » exposées dans le palais des Papes, en Avignon – à l’infiniment petit – le coffret de l’édition limitée Ruinart 2023 –, Eva Jospin crée des paysages en magnifiant un matériau pauvre : le carton.


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Les délicates sculptures d’Eva Jospin

Une œuvre d’Eva Jospin évoque à la fois les capricci du XVIIIe  siècle, ces peintures représentant des architectures et des ruines imaginaires, et les jardins baroques italiens, sortes de labyrinthes végétaux d’où émergent des fontaines et des rochers, des temples et des statues.

Portrait d’Eva Jospin.
Portrait d’Eva Jospin. Flavien Prioreau

Qu’il s’agisse de Folie, cette grotte qu’elle a investie au domaine de Chaumont-sur-Loire, ou de La Traversée, forêt engloutie dans un passage du boulevard Raspail, à Paris, chacune de ses installations est une sculpture où l’œil se perd, s’attache à un détail, puis se perd à nouveau dans un enchevêtrement de feuillages, de coquillages, de stalactites et de stalagmites semblant sceller la rencontre entre la main de l’homme et celle de la nature.

Les paysages intemporels qu’Eva Jospin qualifie « d’œuvres-lieux fictionnelles, mais [dénuées] de narration » sont de véritables trompe-l’œil en trois dimensions. Non seulement ces reliefs éphémères ont l’apparence de sites réels, mais le matériau utilisé pour leur fabrication, le carton, imite à merveille le minéral comme le végétal.

Pour célébrer le jéroboam de blanc de blancs de la maison Ruinart, Éva Jospin a conçu un coffret en bois, fermé par des lanières de cuir.
Pour célébrer le jéroboam de blanc de blancs de la maison Ruinart, Éva Jospin a conçu un coffret en bois, fermé par des lanières de cuir. Ines Dieleman

Un univers féérique qui a séduit Ruinart

Cette double illusion pique la curiosité, provoque l’émerveillement, incite à la rêverie. Rien d’étonnant, alors, à ce que l’univers féerique de l’artiste séduise les maisons de luxe telles que Dior (elle a conçu les décors de plusieurs de leurs défilés de prêt-à-porter) ou encore Ruinart.

Le coffre que Eva Jospin a imaginé pour Runart s’ouvre sur un décor miniature de crayère, sculpté dans des épaisseurs de carton, une référence à la fermentation, à l’abri de la lumière.
Le coffre que Eva Jospin a imaginé pour Runart s’ouvre sur un décor miniature de crayère, sculpté dans des épaisseurs de carton, une référence à la fermentation, à l’abri de la lumière. Ines Dieleman

La plasticienne a réalisé pour cette dernière « Promenade(s) en Champagne », un ensemble de dessins et de sculptures retraçant « les liens entre les mondes souterrains des crayères et la vigne, entre les gestes de l’atelier et ceux qui font le champagne ».

Une histoire symbolisée par le coffret en bois du jéroboam (3,1 litres) de blanc de blancs, qui s’ouvre sur un décor miniature de mine de craie façonné dans des strates de carton.


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