Cet automne à Paris, l’ensemblier Vincent Darré est trois fois scénographe ; au Mobilier National avec l’exposition Chic, à la Monnaie de Paris avec Psychanalyse d’un meuble à quatre pattes et à la galerie Phillips avec Last night I had a dream où il met en scène l’œuvre sculpté de Nikki de Saint-Phalle.
Le jour de l’interview, Vincent Darré travaille avant de partir en vacances. Dans ses bagages, du seersucker rayé et une tonne de livres, car il est aussi du jury du Prix Castel. L’homme se confie, plein d’esprit mais cash.
IDEAT : Comment devient-on le scénographe de trois expositions à la fois ?
Vincent Darré : Hé bien écoutez… Je ne sais pas. La même idée vient au même moment à beaucoup de gens. Et je ne sais pas dire non quand un projet m’enthousiasme. Résultat, je dois me séparer en trois. Quatre même, puisque je fais les costumes du film d’Arielle Dombasle, inspiré de La Princesse de Cadignan, de Balzac. Je trouve ça bien de faire quatre choses très différentes. Je pense que ce métier consiste à explorer toutes les idées que j’ai depuis toujours et pouvoir les réaliser. L’exposition de Nikki de Saint-Phalle par exemple, est incroyable. Il y a très longtemps, j’ai rencontré Olivia Putman au Palace dans une fête punk, sans qu’elle ne me dise qui elle était. Elle m’a donné rendez-vous le lendemain chez elle. C’était donc chez la fille de Jacques et Andrée Putman (le galeriste et la designer, ndlr) que j’ai vu pour la première fois des œuvres de Nikki de Saint-Phalle. C’est tellement beau : je suis très touché de faire cette scénographie autour de son œuvre. Et en même temps, ce qui est bien, dans l’exposition Le Chic du Mobilier national, c’est que c’est un hommage à ce dont je suis le plus proche. Je ne me sens ni architecte d’intérieur ni designer. Je suis plus du côté de ces décorateurs, ensembliers et artistes des arts décoratifs. Vous connaissez toutes ces vieilles revues comme L’Œil ou Connaissance des Arts ? On voit ces photos en noir et blanc ou en Technicolor un peu passé et il y a tout ce que j’adore ; les décorateurs faisaient des stands qui représentaient leur univers. Je trouve ça merveilleux.
« Voilà ce qui m’intéresse vraiment dans l’exposition, que ce soit un exemple de style.»
IDEAT : À travers ces vieilles revues, des gens comme Ruhlmann, Arbus ou Du Plantier vous sont devenus familiers ?
Vincent Darré : Exactement. Ce qui est amusant, c’est que dans l’exposition du Mobilier National, on s’aperçoit que, pour beaucoup de gens, il s’agit de meubles un peu datés. Mais on sait aussi que la méridienne la plus culte de Marc Newson est en fait un hommage à l’ensemblier André Groult. Beaucoup de designers s’inspirent de cette époque-là. Ce qui est passionnant pour le public, c’est de se rendre compte des influences. C’est comme dans le cinéma ou la mode, les réminiscences abondent. Ces mouvements qui représentent l’état de la société viennent toujours puiser quelque chose dans le passé.
IDEAT : Quand vous travaillez, appliquez-vous toujours à vos projets ce processus de rêve éveillé ?
Vincent Darré : Quand on me propose un projet, les gens me parlent et tac ! j’ai des images qui arrivent. Au Mobilier national, cela a été facile dès qu’ils m’ont montré les meubles. Je me disais « Quelle merveille ! ». On a ensuite recherché des documents sur ces pièces et leur histoire. C’est là que j’ai peaufiné le travail. J’ai fait une sorte de labyrinthe à remonter le temps, celui de mon imagination. Ce qui est amusant, c’est de monter un escalier comme dans un rêve, à la Cocteau, avant d’avoir un hommage à Bérard ou Schiaparelli. On croit voir cette chose qui a existé mais elle a, en réalité, été stylisée. Voilà ce qui m’intéresse vraiment dans l’exposition, que ce soit un exemple de style.
« Ce qui est passionnant pour le public, c’est de se rendre compte des influences. C’est comme dans le cinéma ou la mode, les réminiscences abondent.»
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette scénographie ?
Vincent Darré : Il s’agit d’avoir un petit théâtre baroque avec un rideau qui s’ouvre sur les meubles. Cela devient un château magique, un parcours un peu féérique. Je suis vraiment content que tous mes dessins puissent aider à ça : c’est la première fois et ça me plait. On part évidemment des années trente, avec des vidéos informations de 1937 qui parlent de l’Exposition Universelle. J’ai consulté des documents incroyables sur cette époque où l’on faisait des architectures éphémères car je voulais donner l’impression aux visiteurs de rentrer dans le fameux Pavillon de la Lumière. Il faut que le visiteur comprenne dès le début que la suite ne va pas être normale. On arrive dans un salon ovale puis survient une énorme structure de blocs blancs qui représentent l’architecture de l’Exposition Universelle. C’est très intime, je voulais qu’on ait l’impression d’entrer dans une maison, un peu comme si on devenait des acteurs au milieu d’un décor. A l’étage, c’est du délire de salons en salons. On rentre dans l’Élysée, il y a même la salle de bains. J’ai également tenu à compléter le décor, avec les conservateurs. Il y avait deux chaises ? Il fallait aussi une table. Le mobilier de Janette Laverrière était en mauvais état ? Le directeur Hervé Lemoine disait « C’est le moment de le restaurer. » Beaucoup de choses l’ont d’ailleurs été pour que les décorations soient complètes.
Est-ce que le fait que l’exposition couvre une période allant des années 30 aux années 60 vous libère, ou est-ce que ça vous oblige à une rigueur historique ?
Vincent Darré : Ah non, non, cela me libère totalement. D’un meuble, il existe plusieurs versions, que l’on suit dans les années 30, 40 et ainsi de suite. C’est ça qui est intéressant. Il faut surtout donner une impression plutôt que de proposer une reconstitution historique. C’est comme avec le film d’Arielle (Dombasle), je ne vais pas faire du 1830-1850 exactement. Je fais ce que les gens peuvent imaginer d’une époque, pas la réalité. La réalité est ennuyeuse, non ? Ou alors on ne m’appelle pas pour ça.
Les décors de costumes de films ne se font pas au ruban près ?
Vincent Darré : Ce n’est quand même pas Angélique, Marquise des Anges… Michèle Mercier, à rebours de l’histoire, avait un eye-liner typiquement années 60 et en même temps, elle était installée dans son époque de façon crédible. Quand on regarde Angélique, on s’aperçoit d’ailleurs que ce n’est pas une ingénue.
Oui, mais présentée dans un esprit bonbonnière de bon aloi. On est à la cour de Louis XIV avec une déco de Relais & Châteaux des années 60.
Vincent Darré : Les costumes sont déments, avec de la dentelle et des décolletés pigeonnants à la Bardot, c’est hyper drôle. Moi, j’adore les films d’époque, comme Les Trois Mousquetaires (Georges Sidney, USA, 1948) avec Gene Kelly. Tout ça, c’est merveilleux.
Ce sont des décors réinterprétés qui finalement sont crédibles.
Vincent Darré : Quand on voit certains films des années 70 avec de vraies reconstitutions, cela pouvait être plus dramatique. Au fond, le néoréalisme est toujours plus beau que le réalisme cru, un peu jaunâtre. Ce qui est amusant, c’est de faire rêver les gens en leur faisant découvrir cette galerie des Gobelins et ces collections du Mobilier National qui, au passage, achètent (et éditent, ndlr) depuis des années des pièces d’un modernisme extraordinaire.
Qu’est-ce qui peut être « chic » en décoration ?
Vincent Darré : Il n’y a pas de règles. Le chic, comme l’élégance, n’est surtout pas fabriqué. Les gens qui s’habillent tout en Gucci ne sont pas chics. Il faut savoir mélanger, faire appel aux gens qui ont du goût et c’est très délicat. Le chic, c’est l’audace.
Un mélange d’audace et de relâché.
Vincent Darré : Les Anglais sont doués pour ça. La chemise usée, le canapé défoncé.
Dès qu’on a un côté listes de courses, on se priverait d’heureux accidents ?
Vincent Darré : Nous sommes à une époque où les créateurs continuent quelque chose qui existe. Tandis qu’avant, les gens inventaient. Les derniers à inventer, ce sont un peu des Philippe Starck ou des Marc Newson. Ceux qui font des intérieurs un peu froids, sans charme, avec la peur du mauvais goût au ventre, se trompent. Quand on a peur du mauvais goût, on n’est pas chic. Andrée Putman me disait : « Il faut toujours une faute de goût dans un intérieur. » Elle, elle faisait du BC-BG mais elle était chic. C’est ça qui est très difficile. Notre époque est plus aseptisée et impossible à comparer avec celles que l’on présente au Mobilier National. L’époque dont on parle était une époque de mécènes, comme les Noailles, avec tous ces aristos déjantés qui n’existent plus à notre époque. Aujourd’hui, ceux qui ont de l’argent…
… n’ont pas forcément ce détachement. On est plus dans un rapport avec des clients qui veulent une prestation, avec un deadline.
Vincent Darré : Voilà. Des gens font appel à un décorateur sans lui demander d’innover. Les Dalsace qui ont fait faire à Pierre Chareau La Maison de verre, c’est culotté. Aujourd’hui, les mécènes sont des sponsors alors que le chic, c’est la gratuité du geste. Notre époque est plutôt dans l’argent et le calcul que dans la liberté et l’inconscience. Ces gens pouvaient être ruinés, ils s’en foutaient, ils existaient quand même mais d’une certaine façon.
« Quand on a peur du mauvais goût, on n’est pas chic.»
Au fond, pour vous, tout reste dans une logique de calcul et d’efficacité.
Vincent Darré : Quand vous vous rendez compte de ce que l’art est devenu comme la mode… Les gens s’achètent un sac Fendi ou veulent une œuvre d’Anish Kapoor parce que c’est devenu un label. Et les gens riches veulent avoir la même chose que les autres, l’intérieur fait par Untel, les tableaux de la galerie Machin et être habillés par Truc Chouette. Et ça, ce n’est pas chic ! (Rires). Comme vous dites, c’est une liste de courses. À une époque, les gens disaient : « Je ne vais que chez Fauchon ». Les adresses aussi ont changé depuis le temps où les jouets s’achetaient au Nain Bleu. Si bien que quand on s’intitule Le Chic, on parle de quelque chose qui est moins présent. Le mot « chic» est démodé. Les gens disent : « Il ou elle est cool. »
A-t-on encore tant d’occasions de s’immerger dans des univers chics ?
Vincent Darré : Ce qui est horrible en fait, ce sont les panoplies, du cool, du hipster etc… Dans les pages des magazines, on peut voir des cadeaux de Noël présentés par marques parce que les annonceurs refusent d’être mélangés.
La richesse des collections du Mobilier National, est-ce pour vous une exception française ?
Ah oui, totalement. Il y avait vraiment en France, comme il y a eu dans l’art, un carrousel de talents. Tous ces gens, venus d’univers différents, travaillaient ensemble : Cocteau, Bérard, Schiaparelli. Même Picasso faisait des décors et des costumes. Et cela a donné un style français. Cela n’est arrivé qu’en France. La même chose, plus tard, avec Rei Kawabuko pour Comme des Garçons ou Yoshi Yamamoto qui sont venus défiler en France. Je crois qu’il y a là quelque chose de mondain aussi dans le mot « chic».
Oui, le chic peut être vu comme une attitude dans la société.
La mondanité, c’est une chose qui parait superficielle pour certains designers mais le monde vous fait rencontrer des gens extraordinaires, des artistes, des écrivains, ou des peintres. C’est pour cela que je me sens assez proche de ces gens-là. Ce qui m’intéresse, c’est de travailler et d’accepter des projets complètement inattendus, pas de rester bloqué au même endroit.
Dans un entretien paru dans la presse, vous vous montriez très enthousiaste à propos d’un séjour à Los Angeles où vous trouviez que le goût des gens y avait été un peu plus audacieux qu’on pourrait le croire.
C’est parce qu’il y avait un goût hollywoodien. Vous visitez la maison de Tony Duquette. Un délire ! Une folie de chinoiseries faites de bric et de broc. En même temps, vous avez des maisons de Frank Lloyd Wright, de gens riches qui ont acheté de l’art. Un truc diabolique. C’est ça qui m’amuse. En matière de goûts, ils n’ont pas peur. On passe du château médiéval aux années 30. Dans ces clubs au bord de l’eau où les familles WASP viennent depuis des décennies, je vois ces petits lits en bois dehors avec le nom de la famille gravé dessus. Chaque famille se distingue par des toiles aux rayures différentes. Lors d’un dîner avec l’un des avocats de Frank Sinatra à qui je disais que cette plage était d’un chic , il m’a répondu : « Nous, on est des ploucs. Ce sont les Français qui sont chic. » Je lui ai dit : « Mais vous êtes fou : ici, c’est Ralph Lauren. »
Ce côté « Ralph Lauren » est perçu comme pratique et estival par ceux qui incarnent à vos yeux l’élégance totale ?
C’était sincère. Ils sont comme ça. Parce que le type est arrivé, bon d’accord, avec du rosé et des verres en plastique, mais il n’a surtout rien d’ostentatoire. Et en même temps ils étaient très élégants. Des vieilles femmes incroyables avec des chapeaux déments. Les jeunes, filles et garçons … des bombes, tout le monde était beau ! C’était extraordinaire. Ce qui est amusant, c’est que quand je leur disais ça, ils n’y croyaient pas à cause de la réputation que l’on a depuis Versailles. Et c’est pour ça que c’est touchant.
Que vous inspire l’idée de mettre du design moderne ou contemporain dans les ors et décors de la République ?
Quand on regarde des images anciennes de l’Élysée, on se rend compte que l’idée qu’on en a est parcellaire. On a beaucoup parlé du travail de Pierre Paulin mais faire entrer la modernité à l’Élysée, cela se faisait déjà dans les années 30. On faisait déjà appel aux innovateurs de leur époque.
Dans le livre d’Adrien Goetz sur les résidences de la République, on peut voir un vase d’Ettore Sottsass à l’Élysée. Est-ce parce que c’est beau ou est-ce plus important qu’un simple élément décoratif ?
Évidemment. Les ambassades voient évoluer des gens qui doivent aussi représenter l’art de vivre à la française. C’est pour cela que, quand on critique un dîner à l’Élysée parce qu’il est servi dans de la porcelaine de Sèvres, il faut plutôt se dire que c’est normal. Parce que c’est notre richesse et il faut qu’elle s’exporte. Il faut donc la montrer. Le Mobilier National continue de montrer les nouvelles acquisitions et il y a des choses vraiment étonnantes. Ils n’ont pas peur. Ils ne sont pas confits dans le passé. Chaque président, chaque ambassade vient choisir les éléments de son décor. C’est d’un luxe !
Est-ce révélateur de leurs personnalités ?
Quand on regarde un intérieur, on comprend qui sont les gens. Pour moi, une lampe au plafond sans abat-jour, c’est signe de dépression.
Karl Lagerfeld est allé jusqu’à assimiler le fait de vivre continuellement en jogging au fait de perdre le contrôle de sa vie. C’était sans appel.
Quand des stars se mettent en jogging deux minutes pour être décontractées, ça va. Mais quand vous prenez l’avion, tout le monde est habillé comme ça. L’avion est devenu une sorte d’exode de masse. On vous fait passer dans de vulgaires couloirs. C’est horrible. Là, vous voyez l’humanité dans ce qu’elle a de pire.
Quand vous dites ça, vous ne parlez que de mode ou de style ?
Non, non, non. Ce n’est pas anodin, c’est tout un ensemble.
Qui sont vos créateurs de prédilection, parmi ceux qui sont exposés au Mobilier National ?
Arbus, Marc du Plantier… Il y en a tellement. Poillerat a fait une table qui est démente. Il y a des choses que je connaissais et d’autres qu’on ne voit même pas aux Puces.
L’exposition insiste sur le volet restauration. Êtes-vous plutôt patine ou antiquités au garde-à-vous ?
Je trouve ça bien de les restaurer, vous ne pouvez pas laisser les meubles dans l’état où ils sont. C’est moche de voir un parchemin tout craqué, une laque pétée. Il y a dans l’exposition un lustre dément, plein d’arabesques. Ses ors et les abat-jours ont été refaits. Tout va reprendre ses couleurs. Ce qui est ennuyeux, c’est l’intervention trop léchée, le faux meuble XVIIIème siècle. Le problème, c’est aussi la mauvaise dorure, le rafistolé.
Quel rapport entretenez-vous avec les artisans ?
Cela dépend. Si c’est de la création, je veux voir. Pour beaucoup de meubles, vous vous amusez avec l’artisan en travaillant. C’est agréable, c’est bien de revenir et de peaufiner. Nous sommes dans un échange, ce qu’ils adorent. Ce qui est merveilleux dans l’exposition de la Monnaie, c’est de mettre en valeur leur savoir-faire et ne pas simplement transformer des échantillons plats en volume. Pour ce qui est de la restauration des meubles, je fais confiance aux artisans mais je suis triste quand je vois qu’un fauteuil a été recouvert avec une soie un peu incertaine. Cela n’engage que mon goût, ce n’est pas grave. Les artisans sont souvent très respectueux de l’époque.
Vous, au contraire, prenez facilement de la distance avec la « véracité » d’une époque, au profit d’une émotion esthétique dont vous avez envie ?
Comme on voit certaines pièces sur des photos en noir et blanc, on ne réalise pas qu’il y avait aussi beaucoup de couleurs. Chez moi, j’ai recouvert un meuble italien baroque avec de l’éponge parce que j’avais vu ça dans le palais des Brandolini. Renzo Mongiardino (le décorateur culte italien) avait mis de l’éponge dans une salle de bains. Qu’est-ce que c’était chic ! Et surtout, elle était rose, shocking. Si la photo était en noir et blanc, on se serait dit que c’était gris ou marron. Tandis qu’aux Puces, c’est la bouclette blanche : tout le monde en recouvre tout. Parce qu’ils sont surs de ne pas se tromper et que ça va plaire aux bobos.
En matière de conseil déco, de quoi faut-il se foutre ?
Du goût du jour. (Rires).
Le Chic ! Arts décoratifs et mobilier français de 1930 à 1960
Exposition du 12 octobre au 29 janvier 2023, à la Galerie des Gobelins, 75013 Paris
Psychanalyse d'un meuble à quatre pattes
Exposition du 8 au 18 septembre, à la Monnaie de Paris, 11 Quai de Conti, 75006 Paris
Nikki de Saint Phalle x Vincent Darré : Last night I had a dream
Exposition à la Galerie Phillips du 3 au 29 octobre, 46 rue du Bac, 75006 Paris.