« Artisane autant que designer », Elsa Stroom combine les savoir-faire, les styles et les époques avec une collection de mobilier chiné, rajeuni par l’audace de son regard. « Entre ancien et nouveau, vintage et contemporain », ses chaises et tabourets affichent une allure inclassable, teintée d’une nostalgie délicieusement kitsch, liée à sa réinterprétation des traditionnels canevas.
Formée à la tapisserie contemporaine, au design graphique et textile au cours de ses études aux Arts Décoratifs de Paris et à l’école Duperré, la trentenaire distribue elle-même ses créations via son site internet depuis le mois de décembre. Après deux années à écumer les plateaux de cinéma en tant que chef décoratrice, sa première collection illustre à la perfection son goût pour l’accessoirisation et la métamorphose de l’objet. « Une recherche formelle permanente, qu’elle allie à un amour du travail artisanal pour offrir des pièces toujours uniques ».
Débusquées au fond des greniers, dans des brocantes ou chez Emmaüs, ses pièces se transforment et reprennent vie grâce aux canevas qu’elle sélectionne soigneusement dans une ressourcerie de Carcassone. De retour dans son atelier de la région parisienne, la designer aux talents multiples profite ensuite de sa maîtrise du bois et du métal, de la broderie et de la teinture, pour confectionner le nouveau visage de ses créations, qui nécessitent en moyenne deux journées complètes de travail.
A la croisée du design et de l’art pictural, son style inimitable rend également hommage aux maîtres de la peinture classique et moderne, du Caravage à Kandinsky. Fascinée par leurs tableaux, elle transpose d’ailleurs leurs univers en trois dimensions, dans des installations où le théâtre et le chant lyrique se mêlent à un mobilier toujours singulier et inventif. Un concept aussi atypique que ses créations, baptisé l’Oeil Ecoute.