Un design scandinave…
« L’idée de départ, c’était de donner une plus large audience à l’art », annonce en préambule le designer Tommy Hyldahl pour expliquer pourquoi il a fondé 101 Copenhagen. Déjà à l’origine de NORR11, une marque de mobilier aux lignes résolument scandinaves, il entame en 2016 une collaboration avec le designer Kristian Sofus Hansen avant de s’associer avec lui l’année suivante. Ensemble, ils se lancent dans cette aventure inspirée par l’univers de l’art et de la sculpture et baptisée 101 Copenhagen, un nom choisi pour l’équilibre graphique du nombre « 101 ».
Avec des matières naturelles, des lignes organiques et la volonté assumée de proposer une vision forte, leur nouvelle marque s’est instantanément fait repérer dans les allées de Maison & Objet, lors de son lancement en septembre 2017. « C’est la foire la plus importante en Europe en matière d’accessoires design, il nous semblait évident de commencer par là. Dès le premier jour, nous avions des clients venus du monde entier », se réjouit le dirigeant qui y présentait ses tout premiers produits : « Sphere », une collection de vases en céramique aux silhouettes sculpturales, mais aussi les séries « Drop » et « Clam », des luminaires à l’esthétique rappelant l’art brut, ainsi que les tables en bois taillé Phantom ou, encore, la gamme d’objets en marbre « Cubism ».
… à l’accent japonais
Ces créations singulières aux formes quasi primitives puisent leur originalité autant dans l’approche artistique que dans l’influence japonaise revendiquée. Car si 101 Copenhagen assume son origine danoise, réputée pour sa simplicité, c’est au Japon qu’elle emprunte un certain sens du détail. « J’ai toujours été inspiré par le Japon et Kristian a vécu à Kyoto, confie Tommy Hyldahl. Nous partageons une même passion pour la pensée Wabi-Sabi (doctrine qui prône l’harmonie avec la nature et la beauté des imperfections, NDLR) et cette idée de créer des objets qui pourront durer des siècles. »
Pour y parvenir, la marque mise sur un design solide sans compromis ni fioritures, au charme intemporel, et sur le savoir-faire de manufactures en Chine, en Inde et au Portugal, toutes sélectionnées pour leur expertise mais aussi leur flexibilité : « Nous choisissons des fabricants ouverts à de nouvelles matières et finitions. Des gens capables de repousser les limites des productions traditionnelles. » Récemment, la marque a ainsi lancé « Papillon », une série de lampes Art déco en métal perforé inspirée de l’œuvre de Mathieu Matégot, ou encore « Brutus », une collection de meubles en béton, hommage à l’architecture brutaliste. « Nous passons beaucoup de temps à tester des matériaux inédits, ajoute Tommy Hyldahl. En ce moment, nous travaillons par exemple sur de grandes assiettes confectionnées à partir de journaux recyclés mélangés à de la poudre de sable et du calcaire. »
Un avenir prometteur
Inventive et libre, 101 Copenhagen a rapidement séduit l’univers de la décoration grâce à son catalogue unique qui témoigne d’une vraie passion pour les textures et l’artisanat. Distribuée dans près de 130 points de vente à travers une vingtaine de pays, la marque réalise déjà 85 % de ses ventes à l’export et devrait prochainement s’implanter en Asie et aux États-Unis. « Nous ne sommes présents que dans les boutiques haut de gamme, mais en général à un niveau de prix raisonnable », précise le désigner qui, depuis quelques mois, s’essaye aussi au marché du contract (entreprises, hôtels et restaurants). « Cela représente 20 % de notre activité. Nous venons par exemple de terminer le boutique-hôtel Omma à Santorin, en Grèce. » Une ascension plutôt fulgurante pour un label aussi jeune, dont le positionnement créatif sans concession semble déjà payer.
> À Paris, la marque 101 Copenhagen est distribuée au BHV, aux Galeries Lafayette, dans les boutiques Fleux, Dealeuse ou En Ville (à Vincennes) et à la Galerie LSd.