Via Andegari, numéro 9. Une discrète ruelle à deux pas de la Scala abrite de sobres bâtiments typiques du XVIIIe siècle. Il y a une dizaine d’années, le groupe hôtelier Mandarin Oriental, qui gère et développe une quarantaine d’adresses dans le monde, a décidé d’acquérir quatre de ces bâtisses. Grâce à la complicité du studio Antonio Citterio Patricia Viel Interiors, il les a transformées en un hôtel doublé d’un bar et d’un restaurant. L’arrivée dans le lobby peut décontenancer tant l’atmosphère est sobre et dénudée, très datée années 40-50.
On jette un coup d’œil aux murs ; la palette varie du jaune citron au vert pistache en passant par le rouge brique. Le desk, volontairement dissimulé, est discret pour un cinq-étoiles. Le bois praliné qui revêt les espaces communs, les marbres italiens et les velours profonds évoquent le décor de la mythique et proche Villa Necchi Campiglio. Une géométrie très Art déco rend hommage au génie de Giò Ponti ou Fornasetti, dont la vaisselle est sur les tables. Le décor repose sur un équilibre délicat entre ancien et contemporain. Antonio Citterio a diffusé cette esthétique grâce au mobilier (signé Maxalto et B&B Italia) mais aussi grâce à des partis pris architecturaux comme les jeux graphiques du Mandarin Bar, recouvert d’un damier de losanges noir et blanc. Un espace à l’écart du bar meublé de canapés et de tables basses diffuse une atmosphère plus lounge, parfaite pour des rendez-vous au calme au fil de la journée. Côté restaurant, l’ambiance se fait plus luxueuse avec ses sièges 50’s recouverts de velours bleu-vert.
On accède aussi au restaurant Seta par une entrée indépendante Via Monte di Pietà. Passée la porte, après une petite volée de marches, on admire au-dessus de nos têtes l’imposant lampadaire du designer Jacopo Foggini et le desk monolithique en marbre blanc derrière lequel on devine la cour et le restaurant. Les 72 chambres et 32 suites sont distribuées le long de larges couloirs sombres. Les suites ne sont pas sur le toit mais au rez-de-chaussée car les appartements bourgeois, avec la plus grande hauteur sous plafond, sont les moins élevés. Les salles de bains immenses proposent double vasque, douche à l’italienne et baignoire. La literie, divine, fait face à un large canapé au dossier très haut et à une table-bureau. En plus de la Suite présidentielle, qui accumule les matériaux précieux, deux suites spéciales font honneur à la créativité italienne, avec notamment un hommage appuyé à Fornasetti.
Décontraction… cinq étoiles
Le chef Antonio Guida et le pâtissier Nicola Di Lena dirigent toute la restauration de l’hôtel. Originaire des Pouilles, le premier mixe magistralement les inspirations de la cuisine française aux épices japonaises, tout en gardant la tradition des ingrédients italiens. Au bistrot du Bar Mandarin, on se laisse tenter par ses réinterprétations osées des plats typiques milanais : cotoletta alla milanese en cubes et risotto au safran garni d’un tartare d’agneau et saumon. Une tuerie ! Mais le moment le plus attendu reste l’aperitivo. Au crépuscule, le Mandarin Bar s’anime autour d’un happy hour qui, en été, s’étend jusqu’au patio dans la cour extérieure pour une véritable expérience alla milanese.
Le spa, espace auquel le groupe Mandarin Oriental consacre toujours une attention particulière, est plus que conforme aux attentes. Ici, on suggère de se présenter bien avant son rendez-vous afin de goûter à la piscine intérieure (rare au cœur de Milan !). Cela permettra de profiter encore mieux des soins de beauté, des massages et soins holistiques en cabines, pour couple ou en solo… Jusqu’à présent, le défi du general manager, Luca Finardi, est réussi. Milan aurait-elle trouvé son oasis ?
Mandarin Oriental Milan. Via Andegari 9. Milan, 20121. Tél. : +39 02 8731 8888.