Sempé croque la Grosse Pomme
Cultissime, le magazine The New Yorker fait régulièrement appel à Sempé, depuis 1978, pour dessiner ses couvertures. Comme à son habitude, le dessinateur croque New York avec empathie, acuité et humour. Les humains si vains, touchants et expressifs, et les enfants facétieux évoluent dans de très justes instantanés de vie. Ici, le sens de l’ellipse de l’illustrateur fait merveille, chaque planche nous plongeant dans la mégalopole et ses tics. C’est une ville idéalisée que Sempé déroule au fil des pages, bien sûr, mais c’est ce qui fait tout le sel du livre…
Sempé à New York, entretien avec Marc Lecarpentier, Denoël, 400 p., 28 €.
Un parcours américain
À l’heure où New York célèbre l’architecte et designer Pierre Chareau avec une exposition au Jewish Museum (jusqu’au 26 mars 2017), une monographie revient sur son parcours qui le mena de Paris à la cité américaine. Rédigé par l’architecte et galeriste Denis Doria, l’ouvrage raconte avec justesse la période américaine de cet avant-gardiste : exil au début de la guerre, travail, foisonnement culturel de l’époque, investissement politique, mais aussi précarité… Et revient sur le projet de la maison-atelier de Robert Motherwell, un manifeste architectural.
Pierre Chareau. Un architecte moderne de Paris à New York, de Denis Doria, Éditions Michel de Maule, 480 p., 35 €.
Dans l’œil du viseur
C’était l’époque du Studio 54, du Chelsea Hotel… À la fin des années 70, New York sombrait inexorablement dans les excès et la violence. Et pourtant, rien ne transparaît dans ce livre du photographe Philip Trager. Il donne à voir une ville vide, des jeux d’ombre et de lumière, quelques vestiges d’un passé révolu mais aussi des icônes de la ville… Dans cet univers en noir et blanc, seules quelques bagnoles viennent briser la verticalité des buildings, des engins longilignes typiques de l’époque qui seuls permettent de dater cet ouvrage, hommage à une cité éternelle.
New York in the 1970’s, de Philip Trager, en anglais, Steidl, 112 p., 48 €.
La nuit nous appartient
On la présente toujours comme la ville qui ne dort jamais. Franck Bohbot, photographe français installé à Brooklyn, en a arpenté les rues pour attester en images de cette vie nocturne éclairée aux néons… Avec un œil très cinématographique, il capte à la manière d’un Edward Hopper ces bars blafards, les halos des enseignes lumineuses… autant d’images tellement évocatrices qui ont contribué à la légende de la ville et que Franck Bohbot restitue à merveille.
Light on New York City, de Franck Bohbot, en anglais, teNeues, 176 p., 50 €.
Le roi et sa cour
Il est la quintessence de l’esprit new-yorkais. Trente ans après sa disparition, Andy Warhol fascine toujours autant malgré la somme d’ouvrages qui lui ont été consacrés. Le photographe Stephen Shore, qui a assidument fréquenté la Factory entre 1965 et 1967, à la fin de son adolescence, livre ici un reportage immersif dans ce lieu mythique. Des photos inédites des musiciens, acteurs, peintres, écrivains qui gravitaient dans l’univers arty et extravagant du génial démiurge. On reconnaîtra Nico, Lou Reed ou John Cale dans ce témoignage fourmillant d’anecdotes.
Factory: Andy Warhol, Stephen Shore, de Lynne Tillman, en anglais Phaidon, 192 p., 50 €.
New York at large
Plus qu’un guide exhaustif, 36 Hours… ambitionne plutôt de vous mettre l’eau à la bouche et de vous convier à quitter New York. Adapté de la chronique « 36 Hours » du New York Times, ce recueil démarre par des propositions de sorties par quartier, puis élargit peu à peu son territoire jusqu’aux chutes du Niagara ou les Hamptons. Un livre de chroniques très bien troussées et réalisées par de vrais connaisseurs de ce berceau des États-Unis. Elles vous mèneront de musées en restaurants de fruits de mer au bord de l’Océan…
The New York Times, 36 Hours. New York et ses environs, de Barbara Ireland, Taschen, 80 p., 10 €.