Qu’apporte la photo, par rapport à d’autres modes d’expression artistique ?
Tristan Auer : Un langage artistique différent, mais qui n’est pas plus essentiel qu’une sculpture ou qu’un tableau dans la construction d’un décor.
Quel style de photos vous demandent vos clients lorsque vous en sélectionnez ?
Rien, je ne leur ai jamais rien proposé ou imposé pour la bonne raison qu’ils ont leur propre œil, leur collection… et souvent bien plus de culture que moi dans ce domaine ! En fait, je découvre souvent des choses grâce à eux.
Faites-vous appel à des sociétés spécialisées pour le placement d’œuvres d’art ?
Non, ils achètent pas eux-mêmes et me consultent pour la mise en place. Mon travail consiste justement à trouver le lien entre le sujet, l’éclairage, la lumière…
Achetez-vous des photos à titre personnel ?
Uniquement des clichés en rapport avec mon histoire ou avec celle de mes clients. Sinon, les Polaroid de Carlo Mollino, un artiste complet dont le travail photographique est d’autant plus intéressant qu’il a été découvert après sa mort.
La plus belle photo, selon vous ?
Les daguerréotypes du XIXe siècle, aux débuts de la pratique. Il y avait de la naïveté, de la spontanéité, une totale absence de maîtrise du sujet. On posait sans trop savoir ce qui allait en sortir. C’était toute une aventure !
Un ou une photographe que vous aimez particulièrement ?
Carlo Mollino, Pierre Molinier et Guy Bourdin pour les tonalités de son époque, les élans créatifs, la générosité, la fantaisie, l’humour… Tout ce qui fait défaut aujourd’hui. C’était souvent de pures compositions graphiques aussi fortes que des images de propagande des années 60.
Êtes-vous plutôt noir et blanc ou couleur ?
Les deux, mais j’ai un petit penchant pour la couleur.
Et si vous échangiez votre blouse d’architecte contre celle de photographe ?
Je saisirais des moments de joie et de tristesse, des portraits de gens.
Visitez-vous les foires et les salons consacrés à la photo ?
Oui, Paris Photo et la FIAC uniquement.