Du point de vue du respect de la nature, les matériaux choisis vont vieillir sans nécessiter beaucoup de maintenance. Dans un avenir proche, l’installation d’une pergola avec toit photovoltaïque est prévue sur le bâtiment des GO. Ce cercle vertueux qui allie économies énergétiques et économies tout court est aussi ce qui a présidé aux choix de la paysagiste, Gaia Chaillet Giusti. En capitalisant sur cette terre volcanique fertile, elle a pu replanter des espèces endémiques peu gourmandes en eau et faire revivre une Sicile éternelle tout en dotant les 110 villetas et les 200 chambres du burgo d’un manteau de verdure apte à parfaire leur intégration sur le territoire, comme si rien n’avait jamais changé ici.
Palmeraie, orangers et citronniers, plantes grasses et plantes endémiques mêlées, maquis méditerranéen enrichi de bougainvillées et de jasmin, chênes verts, grenadiers et arbousiers ne culmineront pas à plus de 3 mètres et achèveront de dynamiser le paysage sans jamais obstruer la vue sur la Grande Bleue. Côté décoration, la gageure était d’associer le haut de gamme à une clientèle « générique », car « on ne conçoit pas un hôtel de 310 chambres comme un boutique-hôtel », explique Sophie Jacqmin, fidèle collaboratrice du Club. Son parti pris a été de ne pas charger l’atmosphère et de rester fidèle au brief de départ, qui pourtant frôlait l’oxymore : « nature joaillière ».
En jouant sur le baroque et en chinant un maximum d’objets à Palerme, elle a maintenu le cap d’une fraîcheur estivale à toute épreuve. « Je viens du monde du spectacle ; j’ai besoin d’adopter une forme de narration. C’est pourquoi je me sens plus scénographe que décoratrice, dit-elle. Je voulais que tout soit ouvert dans les chambres, que l’atmosphère soit claire et apaisante. Nous avons prescrit tout le mobilier outdoor (EMU, Ethimo, Vlaemynck…), mais nous avons aussi fait réaliser du mobilier localement et, surtout, créé des pièces d’art, notamment celle de l’accueil, comme des allégories de la nature. »
Une attention particulière a été portée au Palazzo, qui abrite un restaurant, un bar où déguster du vin, une épicerie fine, des salons privatisables et une galerie. « Il fallait éviter l’écueil du pastiche, ne pas refaire Le Guépard ! Juste reproduire quelques codes, s’inspirer de la littérature, du cinéma et de l’opéra italiens. On a repris des extraits de dialogues de scènes cultes, encadré 150 photos, on a “redesigné” des partitions pour qu’elles deviennent ornementales… »
Nature idyllique, respect du patrimoine culturel, soin du décor… Et l’ambiance dans tout ça ? Sylvain Rabuel, le CEO France, Europe et Afrique, rappelle que le défi de cette nouvelle génération de clubs 5-tridents est de « concilier le raffinement, le sens du détail et la considération envers chaque client avec la simplicité, la convivialité et la décontraction légendaires du Club Med ». Et une disponibilité accrue : « À Cefalù, il y a 140 GO pour un maximum de 600 clients ; à peu près autant de gentils employés (GE) qui ont, entre autres, la responsabilité des domaines hôteliers. » Et une simplification de la vie avec le « happy digital », un bracelet connecté grâce auquel on peut ouvrir la porte de sa chambre ou réaliser des achats à la boutique du village.
La force du Club, c’est de gommer toutes les contraintes, de donner goût à la liberté. On y nage comme en pleine mer en descendant d’un ponton, on se repaît des reflets argentés du soleil sur l’eau profonde depuis le bar de plage où l’on grignote à toute heure, ou on confond le bord de l’immense piscine avec la ligne d’horizon. Les spritz n’en finissent plus d’annoncer la soirée qui commence et la délicieuse cuisine fait de chaque repas un rendez-vous festif. De quoi tomber fou amoureux de la Sicile… et vouloir faire partie du Club.
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