Coup de chaud au Hangar Y avec l’exposition « Prendre le Soleil »

Le deuxième accrochage du Hangar Y, lieu d’exposition serti dans un ancien entrepôt de dirigeables à Meudon, croise les émotions conjointes de l’art et de l’astronomie. En collaboration avec l’Observatoire de Paris-PSL dont relève celui de la ville, le site se fait plus que jamais destination culturelle du Grand Paris.

Artistique et scientifique, l’exposition « Prendre le Soleil » au Hangar Y s’adresse par excellence à un public excédant les amateurs d’art ou de science. Parce que, ici, sur le thème du Soleil, la chose la plus savante est en même temps la plus simple à appréhender ou la plus belle à observer, entre émotion et raison.


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Un rayon de soleil

Le lieu, tout d’abord, est aussi saisissant qu’attrayant : un hangar à dirigeables témoin emblématique de la saga de l’aéronautique mondiale. Ce bâtiment historique, représentatif de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle, est entouré d’un parc de 9 hectares ponctué d’oeuvres d’art.

Oeuvre photographique Dustin(2020), d’Erwan Frotin. Cliché extrait de la série « Roses mystiques », jet d’encre sur papier, polychrome.
Oeuvre photographique Dustin(2020), d’Erwan Frotin. Cliché extrait de la série « Roses mystiques », jet d’encre sur papier, polychrome. Erwan Frotin

Passé l’oculus de sa grande façade vitrée, ombrée d’un coucher de soleil en dégradé dessiné d’après une idée de la scénographe Cécile Degos, les visiteurs vont vivre une suite d’expériences diverses. Le Soleil n’est-t-il pas celui qui à la fois sèche, brûle, aveugle ou éclaire, en vrai « fait-tout » de la galaxie ? L’astre inspire ainsi tous azimuts des plasticiens, des photographes, des musiciens ou des vidéastes.

Sur la mezzanine Est, l’Américaine Anne Lindberg est venue elle-même mettre en place son travail, nous raconte Aurélie Baron, directrice artistique du Hangar Y et l’une des curatrices de l’exposition.

Art et design s’entremêlent

Reaching Sun (2023), son installation, relie deux murs-parois formant un angle par un réseau de fils de coton parallèles, agrafés un à un par l’artiste. Comme dans une performance. Le résultat ? La matérialisation d’un flux textile de rayons de soleil.

L’installation Reaching Sun, d’Anne Lindberg (2023), est composée de plusieurs milliers de fils de coton vibrant au gré de la lumière. Une oeuvre qui donne une matérialité au concept
L’installation Reaching Sun, d’Anne Lindberg (2023), est composée de plusieurs milliers de fils de coton vibrant au gré de la lumière. Une oeuvre qui donne une matérialité au concept Aurélien Mole

À voir également, la série de lampes votives de la Guatémaltèque Clara de Tezanos – un système d’assemblage d’objets triviaux et de miroirs pour réfléchir à la fois l’étoile du Système solaire et le sujet – ou l’oeuvre Dustin, montrant un androgyne Roi-Soleil photographié par Erwan Frotin, le torse peint d’un dégradé de couleurs chaudes.

Sans oublier la tentative de Guillaume Aubry, An Attempt to Fake the Sunset, qui, avec un oeuf cassé sur une carte postale figurant un coucher de soleil, nous invite à la contemplation. De fait, au Hangar Y, dedans, dehors, tout s’y prête.


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