James Herbert – Gitterman Gallery
À la fin des années 80, de nombreux photographes ont exploré la question du corps et de la sexualité ; de manière trash chez Larry Clark ou autobiographique chez Nan Goldin. Chez James Herbert, au départ réalisateur et peintre, on se situe dans une sorte d’entre-deux. À partir de ses films des années 80, dont le sujet principal tient à la nudité de jeunes adultes, il extrait des images fixes qui évoquent sa propre fascination pour l’érotisme et la beauté des corps. Thèmes devenus périlleux tant la société a évolué sur cette question. Ici, les tirages noir et blanc granuleux, exposés sur le stand de la galerie Tom Gitterman de New York, évoquent une époque beaucoup moins politiquement correcte que la nôtre… et surtout révolue.
Weronika Gesicka – Galerie In Camera
Singulier travail que celui de cette représentante de la jeune génération polonaise. S’intéressant aux questions liées à la mémoire et à ses mécanismes, celle-ci utilise des documents d’archives puisés dans des banques d’images, d’anciennes revues ou bien des archives de police. Dans la série « Traces », Weronika Gesicka explore ces mécanismes à travers des scènes de vie de l’Amérique des années 50 et 60 à l’aide de compositions dans lesquelles elle n’hésite pas à couper, déplacer ou bien à faire disparaître les visages. Jouant aussi sur les échelles, elle invente ce faisant des univers souvent proches de l’absurde.
Benjamin Deroche – Galerie Françoise Paviot
De la série « North Places pour Marguerite Duras », du Brestois Benjamin Deroche, se dégagent un silence et une douce nostalgie pour l’univers de l’écrivaine. C’est en se rendant aux Roches Noires, à Trouville, l’ancien palace où Duras passa de nombreux séjours les trente dernières années de sa vie, que Deroche révèle une présence et une absence et la sensation que le temps s’y est arrêté. La Galerie Françoise Paviot a choisi de présenter un ensemble de tirages en couleurs, alternant des vues intérieures et extérieures. Ce va-et-vient rappelle aux amoureux de l’auteur du Ravissement de Lol V. Stein et de L’Amant sa manière de travailler dans ce lieu propice à l’inspiration, elle qui chérissait tant les promenades quotidiennes sur la plage.
Arno Rafael Minkkinen – Galerie Le Réverbère
Né en Finlande, Arno Rafael Minkkinen émigre aux États-Unis peu après, en 1951, avec sa famille. La découverte des photographes Harry Callahan, Ralph Gibson et Aaron Siskind ont forgé sa sensibilité et son goût pour les tirages en noir et blanc. Les origines de Minkkinen et ses nombreux voyages dans son pays natal l’ont amené à réfléchir très tôt aux rapports qu’entretient l’homme avec la nature et avec son corps. De très vintage noir et blanc sont exposés à Paris Photo sur le stand de la galerie lyonnaise Le Réverbère et notamment ce magnifique portrait de la femme du lac (ci-dessous).